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Appendice
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Page 55. DATES PROPHETIQUES. — Voir la page 355 et plus
loin la note relative à cette page.
Page 56. LES FAUSSES DECRETALES. — Au nombre des
principales falsifications historiques destinées à établir la puissance
papale, il faut nommer la Donation de Constantin et les Décrétales
pseudo-isidoriennes. Dans un ouvrage intitulé :
Le Pouvoir du pape
sur les souverains du Moyen Age
(Paris, 1839), l’auteur, M.***
(Gosselin), directeur du Séminaire de St. Sulpice, dit de la première :
“... On a supposé que le pouvoir temporel du pape sur plusieurs
états de l’Europe était fondé sur la
Donation de Constantin
, c’est-
à-dire sur un acte solennel par lequel ce prince avait
donné pour
toujours au Saint-Siège la ville de Rome, avec l’Italie et toutes les
provinces de l’empire en Occident
. Nous croyons inutile de nous
arrêter ici à l’examen de cette prétendue donation, généralement
regardée comme apocryphe par les critiques modernes, depuis la
Renaissance des lettres.”
En ce qui concerne les secondes, l’abbé Fleury, dans son
Histoire
ecclésiastique
(tome IX, liv. 45, par. 22, p. 445, 446, Bruxelles 1721),
écrit ce qui suit :
“La collection où elles se trouvent porte le nom d’Isidore Merca-
tor, qui paraît avoir été espagnol. ... Il ne dit point où il les a trouvées.
Elles étaient inconnues à Denys-le-Petit, qui recueillit deux cents
ans auparavant les Décrétales des papes. ... D’ailleurs elles portent
des caractères visibles de fausseté. Toutes sont d’un même style
qui convient beaucoup mieux au VIIIe siècle qu’aux trois premiers :
longues et remplies de lieux communs et, comme on l’a découvert
en les examinant curieusement, remplies de divers passages de saint
Léon, de saint Grégoire et d’autres auteurs postérieurs aux papes
dont elles portent le nom. Leurs dates sont presque toutes fausses.
... Cependant son artifice, tout grossier qu’il était, en imposa à toute
l’Eglise latine. Ses fausses Décrétales ont passé pour vraies pendant
huit cents ans ; et à peine ont-elles été abandonnées dans le dernier
siècle. Il est vrai qu’il n’y a plus aujourd’hui d’homme médiocre-
ment instruit en ces matières, qui n’en reconnaisse la fausseté.”
Voir Mosheim,
Histoire ecclésiastique
, liv. III, siècle 9, 2e partie,
chap. 2, sect. 81.
“La fausseté des Décrétales attribuées aux premiers papes”, dit
Du Pin, docteur de Sorbonne
(Nouv. Bibl., des auteurs ecclés.
, p. 215,