Page 103 - Vers un meilleur Avenir (2000)

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Le temps de détresse
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point eu de semblable. C’est un temps d’angoisse pour Jacob ; mais
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il en sera délivré.”
Jérémie 30 :5-7
.
La situation du peuple de Dieu en ce temps de détresse est
représentée par la nuit d’agonie passée par Jacob à crier à Dieu de
le délivrer de la main d’Esaü voir
Genèse 32 :24-30
. Pour avoir
extorqué par ruse la bénédiction que son père destinait à Esaü, Jacob
avait dû s’enfuir pour échapper aux menaces de mort proférées par
son frère.
Après des années d’exil, sur l’ordre de Dieu, il s’était mis en
route pour rentrer au pays accompagné de ses femmes, de ses enfants
et de ses troupeaux de gros et de menu bétail. Parvenu à la frontière,
il fût frappé de terreur par la nouvelle que son frère, évidemment
animé d’un sentiment de vengeance, venait à sa rencontre à la tête
d’une troupe d’hommes armés. Jacob comprit que, sans armes et
sans défense, sa caravane était, selon toute probabilité, condamnée
à être massacrée. A ce motif d’effroi venaient s’ajouter de cuisants
remords à la pensée que son péché était cause de ce danger.
Son unique espérance résidait dans la miséricorde de Dieu, sa
seule arme était la prière. Il ne négligea néanmoins aucune précau-
tion pour réparer le tort fait à son frère et pour conjurer le péril qui
le menaçait. A l’approche du temps de détresse, le peuple de Dieu
devra faire également tout ce qui est en son pouvoir pour gagner les
bonnes grâces du public, pour désarmer les préjugés et détourner le
danger qui menacera la liberté de conscience.
Ayant envoyé sa famille devant lui afin de lui épargner la vue de
son angoisse, Jacob s’isola pour plaider avec Dieu. Il lui confessa
ses péchés, et il reconnut, avec des actions de grâces, les faveurs
dont le Seigneur l’avait comblé. En des termes qui trahissent une
profonde humiliation, il rappela à Dieu l’alliance conclue avec ses
pères et les promesses qui lui avaient été faites, à Béthel, dans sa
vision nocturne, alors qu’il se rendait au pays de l’exil. La crise de sa
vie était venue ; tout ce qu’il possédait était en jeu. Solitaire, Jacob
passa la nuit à prier et à s’humilier.
Soudain, une main le saisit par l’épaule. Se croyant assailli par
un ennemi qui en voulait à sa vie, il se défendit avec l’énergie du
désespoir. A l’aube, l’inconnu, usant d’une puissance surhumaine,
appuya sa main sur la hanche du robuste berger qui, momentanément
paralysé, et soudain éclairé, se jeta impuissant et sanglotant sur le