Page 104 - Vers un meilleur Avenir (2000)

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Vers un meilleur Avenir
cou de son mystérieux antagoniste. Jacob savait, maintenant, qu’il
avait lutté avec l’ange de l’Alliance. Mais, bien que devenu infirme
et en proie à une vive douleur, il ne renonça pas à son dessein. Assez
longtemps les regrets et les remords l’avaient tourmenté ; il voulait
avoir l’assurance de son pardon.
Comme le divin Visiteur semblait se disposer à le quitter, Jacob
se cramponna à lui et le supplia de le bénir. A l’ange qui lui disait :
“Laisse-moi aller, car l’aurore se lève”, le patriarche répondit : “Je
ne te laisserai point aller, que tu ne m’aies béni !” Parole admirable
de confiance, de courage et de constance ! Si elle avait été dictée
par l’orgueil ou la présomption, Jacob aurait été instantanément
foudroyé ; mais son assurance était celle de l’homme qui, ayant
confessé sa faiblesse et son indignité, a confiance en la miséricorde
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d’un Dieu fidèle à son alliance.
“Il lutta avec l’ange, et il fût vainqueur.”
Osée 12 :5
. Grâce à son
humiliation, à son repentir et au complet abandon de soi-même, ce
mortel, faillible, et pécheur, remporta la victoire dans sa lutte avec la
Majesté du ciel. De sa main tremblante, il s’était saisi des promesses
de Dieu, et celui dont le cœur brûle d’un amour infini n’avait pu
rejeter la supplication du pénitent. Comme preuve de son triomphe,
et pour encourager d’autres malheureux à suivre son exemple, le
nom de Jacob, que rappelait son péché, fût remplacé par un autre,
Israël, qui commémorait sa victoire. Le fait que Jacob fût le plus fort
en “luttant avec Dieu” devint pour lui un gage de la promesse qu’il
serait aussi vainqueur en luttant avec les hommes. Il ne craignit donc
plus d’affronter la colère de son frère : l’Eternel était son défenseur.
Satan avait accusé Jacob devant les anges de Dieu, il prétendait
avoir le droit de le faire mourir à cause de son péché. Il avait ensuit
poussé Esaü à marcher contre lui, et, au cours de la longue bataille
nocturne, le tentateur s’était efforcé de décourager le patriarche en
lui rappelant sa transgression et de lui faire abandonner la partie.
Certain que, sans le secours du ciel il était irrémédiablement
perdu, Jacob faillit tomber dans le désespoir. Mais, tout en regrettant
sincèrement sa grande faute, il fit appel à la miséricorde divine,
refusant de se laisser détourner de son but. Se cramponnant à l’ange,
il lui présenta sa requête avec une intensité et une ferveur telles qu’il
remporta la victoire.
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