L’imminence de la lutte
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éminents se mettent à enseigner que les statuts qui gouvernent leur
pays et protègent les droits des particuliers ne sont plus obligatoires,
qu’ils menacent les libertés des citoyens, et qu’il faut par conséquent
en secouer le joug. Combien de temps tolérerait-on de tels hommes
dans les chaires du pays ? Or où est le plus grand mal ? Méconnaître
les lois de l’Etat et de la nation, ou renier les préceptes divins qui
sont à la base de tout gouvernement ?
Les nations auraient beaucoup plus de raisons de supprimer
toutes leurs lois, et de permettre à chacun d’agir à sa guise, que le
Souverain de l’univers n’en aurait d’abolir la sienne et de laisser ses
créatures sans règle condamnant le coupable et justifiant l’innocent.
Veut-on savoir quelles conséquences découleraient de l’abolition de
la loi de Dieu ? L’expérience en a été faite. Qu’on songe aux scènes
terribles qui ont marqué le triomphe de l’athéisme en France. On
a vu alors qu’on ne s’affranchit des restrictions divines que pour
subir la plus cruelle des tyrannies. Dès que l’on écarte la règle de la
justice, on invite le prince des ténèbres à établir son empire sur la
terre.
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Là où les divins préceptes sont rejetés, le péché cesse de paraître
haïssable, et la justice de sembler désirable. Ceux qui renient le
gouvernement de Dieu se rendent impropres à se gouverner eux-
mêmes.
Leurs pernicieux enseignements font pénétrer dans le cœur des
enfants et des jeunes gens, peu dociles de nature, un esprit d’insu-
bordination ; l’anarchie et le libertinage prennent alors pied dans la
société. Tout en se moquant de la crédulité de ceux qui observent les
commandements de Dieu, les foules acceptent avec empressement
les séductions de Satan. Elles se laissent dominer par la chair et se
livrent aux péchés qui ont attiré les jugements de Dieu sur les païens.
Ceux qui mésestiment et ravalent les commandements de Dieu
sèment et moissonneront la désobéissance. Que disparaisse entière-
ment la crainte inspirée para la loi divine, et bientôt les lois humaines
ne seront plus respectées. Parce que le décalogue interdit les pra-
tiques déshonnêtes, la convoitise du bien d’autrui, le mensonge et
la fraude, on ne craint pas de le fouler aux pieds sous prétexte qu’il
entrave la prospérité matérielle ; mais les conséquences de sa sup-
pression seraient plus redoutables qu’on ne le suppose. Si la loi
n’était plus en vigueur, pourquoi se gênerait-on de la transgresser ?