Page 233 - Avec Dieu chaque jour (2003)

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Paul et Timothée, 24 juillet
À Timothée, mon enfant bien-aimé : que la grâce, la miséricorde et la paix
te soient données de la part de Dieu le Père et de Jésus-Christ notre
Seigneur ! [...] Désirant te voir afin d’être rempli de joie.
2 Timothée 1 :2-4
En réintégrant sa cellule, après avoir quitté le tribunal impérial, Paul se rendit
bien compte qu’il n’avait gagné qu’un bref répit. Il savait que ses ennemis ne
désarmeraient pas tant qu’ils n’auraient pas obtenu sa mort. Mais il savait aussi
que la vérité avait eu son moment de triomphe.
Assis dans sa lugubre cellule, certain qu’un mot ou un geste de Néron peut
mettre fin à sa vie, Paul songe à Timothée, et il se décide à l’appeler auprès de
lui. Celui-ci, chargé du soin de l’Église d’Éphèse, n’avait pu, par conséquent,
accompagner l’apôtre lors de son dernier voyage à Rome. Depuis sa conversion,
il avait partagé les travaux et les souffrances de Paul. Ces deux hommes étaient
liés l’un à l’autre par une affection d’une profondeur peu commune, et qui
devenait de jour en jour plus forte et plus sacrée. Tout ce qu’un fils peut être pour
son père aimé et honoré, Timothée l’était pour le vieil apôtre usé par le labeur.
On comprend dès lors avec quelle ardeur, dans sa solitude, ce dernier désirait le
revoir.
Mais, même si les circonstances se présentaient sous leur jour le plus fa-
vorable, Timothée devait attendre plusieurs mois avant que, d’Asie Mineure, il
puisse atteindre Rome. Paul savait que ses jours étaient comptés, et il craignait
que son jeune disciple n’arrivât trop tard. Il avait d’importants conseils à lui
donner, des instructions particulières, nécessaires au jeune homme qui assumait
de lourdes responsabilités. Et tandis qu’il le pressait de venir sans délai, il lui
adressait ses dernières volontés, de peur de ne pouvoir le faire oralement. L’âme
pleine d’une touchante sollicitude pour son fils spirituel, et pour l’Église dont
il avait la charge, l’apôtre cherchait à le pénétrer de l’importance de la fidélité
à sa mission sacrée. [...] Paul confiait son bien-aimé Timothée à la garde du
Berger suprême, qui prendrait soin de son troupeau, malgré le sort fatal qui serait
réservé à ses fidèles serviteurs
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67.
Conquérants pacifiques, 445, 446, 453
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