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L’histoire de la Rédemption
Une fois que Jésus fut cloué à la croix, des hommes robustes
se saisirent de celle-ci, la dressèrent et la plantèrent brutalement à
l’endroit prévu, ce qui causa au Fils de Dieu une douleur extrême-
ment intense. Après quoi se déroula une scène affreuse : oubliant
la dignité sacrée dont ils étaient investis, les prêtres, les chefs de la
nation et les scribes se joignirent à la populace et se mirent à railler
et à insulter le Fils de Dieu agonisant : “Si tu es le roi des Juifs,
sauve-toi toi-même !”
Luc 23 :37
. Certains, goguenards, se disaient
les uns aux autres : “Il a sauvé d’autres gens, mais il ne peut pas se
sauver lui-même !”
Marc 15 :31
. Les hauts fonctionnaires du temple,
les soldats endurcis, le brigand non repentant sur la croix, ainsi que
les gens vulgaires et malveillants parmi la foule — tous unirent leur
voix pour insulter le Christ.
Les deux brigands qui furent crucifiés avec Jésus subirent les
mêmes tortures physiques que lui ; mais au milieu de ses souffrances,
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l’un d’eux devint toujours plus agressif et plus insolent, au point de
se joindre aux moqueries des prêtres et de lui dire : “N’es-tu pas le
Messie ? Sauve-toi toi-même et sauve-nous !”
Luc 23 :39
. L’autre
brigand n’était pas un criminel endurci. Quand il entendit les paroles
blessantes de son complice, il le reprit en disant : “Ne crains-tu pas
Dieu, toi qui subis la même punition ? Pour nous, cette punition est
juste, car nous recevons ce que nous avons mérité par nos actes ; mais
lui n’a rien fait de mal”
Versets 40, 41
. Puis le cœur de cet homme
fut ému de compassion pour Jésus et la lumière céleste inonda son
esprit. En ce Jésus meurtri, ridiculisé et suspendu à sa croix, il vit son
Rédempteur, son unique espoir, et il lui demanda avec une humble
foi : “Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne”.
Le Sauveur lui répondit : “Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras
avec moi dans le paradis”
Luc 23 :43
, Segond.
Les anges considéraient avec étonnement l’amour infini de Jésus
qui, endurant les souffrances les plus intenses dans son esprit et
dans son corps, ne pensait qu’aux autres, et exhortait à la foi l’âme
repentante. Tandis qu’il sacrifiait sa vie, il manifestait pour l’homme
un amour plus fort que la mort. Parmi ceux qui furent témoins des
scènes du calvaire, nombreux furent ceux qui, grâce à elles, furent
par la suite affermis dans la foi en Christ.
Les ennemis de Jésus attendaient maintenant sa mort avec un
espoir mélé d’impatience. Ils croyaient que cet événement ferait