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La crucifixion du Christ
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taire définitivement les rumeurs concernant sa puissance divine et
ses merveilleux miracles. Ils se réjouissaient à la pensée qu’ils n’au-
raient plus à redouter son influence sur le peuple. Les soldats sans
pitié qui avaient cloué le corps du Sauveur sur la croix se parta-
gèrent ses vêtements et se disputèrent pour savoir lequel d’entre eux
aurait pour lui la tunique tissée d’une seule pièce. Finalement, ils
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décidèrent de la tirer au sort. Cette scène avait été décrite dans le
texte sacré plusieurs siècles avant qu’elle ne se déroule : “Des chiens
m’environnent, une bande de scélérats rôdent autour de moi, ils ont
percé mes mains et mes pieds. ... Ils se partagent mes vêtements, ils
tirent au sort ma tunique”
Psaumes 22 :17-19
.
Une leçon d’amour filial
Tandis que les regards de Jésus parcouraient la foule qui s’était
massée pour être témoin de sa mort, il vit au pied de la croix Jean qui
soutenait Marie, sa propre mère. Incapable de rester plus longtemps
éloignée de son cher Fils, elle était revenue sur les lieux de l’horrible
scène. Le dernier enseignement du Sauveur fut une leçon d’amour
filial. Considérant le visage de sa mère, accablé de douleur, il fixa ses
regards vers Jean et lui dit : “Voici ton fils, mère”. Puis, s’adressant
au disciple, il lui dit : “Voici ta mère”
Jean 19 :26, 27
. Jean comprit
très bien ces paroles du Seigneur et le dépôt sacré qui lui était ainsi
confié. Immédiatement, il éloigna la mère de Jésus du spectacle
insoutenable du calvaire. Depuis lors, le disciple prit soin d’elle
comme l’aurait fait un fils plein d’égards pour sa propre mère, et lui
offrit l’hospitalité sous son toit. L’exemple parfait de l’amour filial
du Christ brille d’un éclat toujours aussi vif à travers les siècles. Bien
que soumis à la souffrance la plus atroce, loin d’oublier sa mère, il
prit toutes les dispositions nécessaires pour assurer son avenir.
La mission du Sauveur sur la terre était sur le point de s’achever.
La langue sèche, il s’écria : “J’ai soif”. Ils trempèrent une éponge
dans du vinaigre mêlé de fiel qu’ils lui offrirent à boire. Mais quand
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il y eut goûté, il le refusa.
Ainsi, le Maître de la vie et de la gloire allait mourir comme
rançon de l’humanité. Le sentiment du péché, qui faisait reposer la
colère du Père sur lui en tant que substitut de l’homme, voilà ce qui
rendit sa coupe si amère, ce qui brisa le cœur du Fils de Dieu.