Page 110 - Les Paraboles de J

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Deux adorateurs
Jésus prononça la parabole du pharisien et du publicain “en vue
de certaines personnes se persuadant qu’elles étaient justes, et ne
faisant aucun cas des autres”. Le pharisien monte au temple pour
adorer, non parce qu’il se sent pécheur et qu’il a besoin de pardon,
mais parce qu’il se croit juste et espère s’attirer de la considération. Il
envisage son culte comme un acte méritoire qui le valorisera devant
Dieu et donnera aux gens qui l’observent une haute opinion de sa
piété. Il compte gagner l’estime à la fois de Dieu et des hommes.
Son adoration est motivée par l’intérêt personnel.
Cet homme est rempli de lui-même et le montre dans son attitude,
sa démarche et jusque dans ses prières. A l’écart des autres, il semble
dire : “Ne m’approchez pas, car je suis saint
!” Il se tient debout et
prie “en lui-même”. Satisfait de sa propre personne, il pense que le
Seigneur et les hommes le regardent avec la même complaisance.
“O Dieu, je te rends grâces, dit-il, de ce que je ne suis pas comme
le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même
comme ce publicain
” Il ne juge pas son caractère d’après celui de
Dieu, mais d’après celui des êtres humains, détournant sa pensée
du ciel pour la reporter sur ses semblables. C’est là le secret de son
contentement.
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Il aime à parler de ses bonnes œuvres : “Je jeûne deux fois la
semaine, je donne la dîme de tous mes revenus
” Sa religion ne
touche pas l’âme. Il ne cherche pas à conformer son caractère à celui
de Dieu, son cœur n’est pas débordant d’amour et de miséricorde. Il
se contente des formes extérieures de la religion. Sa justice lui est
propre, elle est le fruit de ses bonnes œuvres ; il l’évalue d’après un
étalon purement humain.
Or, quiconque vit en propre juste méprisera ses semblables. De
même que le pharisien se juge d’après les autres, il juge les autres
1.
Ésaïe 65 :5
2.
Luc 18 :11
3.
Luc 18 :12
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