Page 111 - Les Paraboles de J

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Deux adorateurs
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d’après lui-même. C’est à leur justice qu’il mesure la sienne, et
plus il les voit mauvais, meilleur il se trouve par le fait du contraste.
Sa propre justice le pousse à accuser les autres et à les condamner
comme transgresseurs de la loi de Dieu. Il manifeste ainsi l’esprit
de Satan, l’accusateur des frères. Avec de tels sentiments, il lui est
impossible d’entrer en communion avec le Seigneur. Il s’en retourne
chez lui, privé de la bénédiction divine.
Le publicain s’était rendu au temple avec d’autres adorateurs,
mais il ne tarda pas à se retirer à l’écart, se jugeant indigne de
participer à leur culte. Se tenant à distance, il “n’osait même pas lever
les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine
, dans l’amertume
de son âme et la conviction de son indignité. Conscient d’avoir
offensé Dieu, il se sentait pécheur et souillé. Il ne pouvait même
pas s’attendre à la compassion de ceux qui l’entouraient, car ils le
regardaient avec mépris. Il savait qu’il n’avait aucun mérite à faire
valoir devant le Seigneur, aussi s’écriait-il dans son désespoir : “O
Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur.” Il ne se comparait
pas aux autres. Seul en la présence de Dieu, accablé par le sentiment
de sa culpabilité, il n’avait qu’un seul désir : recevoir le pardon et
la paix ; il ne comptait que sur la miséricorde du ciel. Et il fut béni :
“Je vous le dis, déclara le Christ, celui-ci descendit dans sa maison
justifié, plutôt que l’autre
[127]
Le pharisien et le publicain représentent deux classes d’adora-
teurs. Leurs ancêtres sont les deux fils qui naquirent à nos premiers
parents : Caïn et Abel. Caïn se croyait juste et ne se présenta de-
vant Dieu qu’avec une offrande d’actions de grâces, sans confesser
ses péchés et sans reconnaître son besoin de miséricorde. Abel, au
contraire, se présenta avec le sang qui symbolisait l’Agneau de Dieu.
Il se considérait comme pécheur et se sentait perdu. Son seul espoir
était l’amour immérité de Dieu. Le Seigneur accepta son offrande,
mais il rejeta celle de Caïn. La première condition pour être reçus
de Dieu, c’est le sentiment de notre dénuement, la confession de
notre misère et de notre péché. “Heureux les pauvres en esprit, car
le royaume des cieux est à eux
!”
4.
Luc 18 :13
5.
Luc 18 :13, 14
6.
Matthieu 5 :3