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La préparation
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qui stimulent la pensée, éveillent l’énergie, communiquent courage
et vie.
Les qualifications d’un maître peuvent être limitées, il peut ne
pas posséder des connaissances livresques aussi étendues qu’il serait
souhaitable ; pourtant, s’il discerne avec finesse la nature humaine,
s’il éprouve pour sa tâche un amour véritable et en mesure l’am-
pleur, s’il est résolu à progresser, disposé à travailler avec ardeur et
persévérance, il comprendra les besoins de ses élèves et, grâce à sa
démarche de sympathie et de progrès, les amènera à le suivre plus
loin, plus haut.
Les enfants, les jeunes qui sont confiés au maître ont un carac-
tère, des habitudes, une formation bien différents les uns des autres.
Certains n’ont pas de but défini, pas de principes. Ils ont besoin de
prendre conscience de leurs responsabilités, de leurs possibilités. Peu
d’enfants ont reçu à la maison une éducation solide. Les uns ont été
dorlotés, éduqués superficiellement ; ils ont pris l’habitude de suivre
leurs envies et d’éviter les responsabilités, les charges, ils manquent
de solidité, de persévérance, de dévouement. Ils considèrent souvent
que la discipline n’est qu’une inutile contrainte. D’autres ont été cri-
tiqués, découragés. Des pressions arbitraires, la dureté ont fait naître
et croître en eux l’entêtement et la provocation. Si ces caractères dé-
formés sont remodelés, ce sera le plus souvent par le maître. Celui-ci
doit, pour réussir dans cette tâche, posséder une bienveillance et une
clairvoyance assez grandes pour pouvoir trouver la cause des défauts
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et des erreurs présents chez ses élèves. Il doit aussi être plein de tact
et d’habileté, de patience et de fermeté, pour dispenser à chacun ce
dont il a besoin — à ceux qui sont irrésolus, qui aiment la facilité,
des encouragements et un appui qui leur donnent le goût de l’effort ;
à ceux qui sont découragés, la compréhension et l’estime qui fassent
naître leur confiance et leur permettent de s’atteler au travail.
Souvent les maîtres n’ont pas assez de contact avec leurs élèves.
Ils ne leur témoignent pas suffisamment de sympathie, de tendresse,
mais leur apparaissent comme des juges rigides. Etre ferme et résolu,
ce n’est pas être exigeant et dictatorial. Le maître dur et critique, qui
se tient à l’écart de ses élèves ou les traite avec indifférence, ferme
les portes entre eux et lui et ne pourra les amener à bien faire.
Jamais, dans aucune circonstance, le maître ne devrait être par-
tial. Favoriser les enfants brillants, charmeurs, et se montrer sévère,