Page 106 - Heureux ceux qui (1995)

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Heureux ceux qui
âmes qui sont dans l’ignorance et les ténèbres, comme il aimerait
que les autres le fissent, s’il se trouvait dans leur cas. L’apôtre Paul
déclare : “Je me dois aux Grecs et aux barbares, aux savants et aux
ignorants.”
Romains 1 :14
. Considérez tout ce que vous devez à
l’amour, à la richesse de la grâce de Dieu et comprenez quelles sont
vos obligations à l’égard des âmes enténébrées et avilies.
Il en est de même en ce qui concerne les dons et les avantages
matériels. Tout ce que nous possédons de plus que nos semblables
nous donne un devoir à l’égard des moins favorisés. Si nous sommes
riches ou seulement aisés, nous sommes dans l’obligation solennelle
de prendre soin de ceux qui souffrent, de la veuve et de l’orphelin,
et cela de la manière même dont nous aimerions être traités si nous
étions à leur place.
La règle d’or rejoint ici la même vérité enseignée dans le Sermon
sur la montagne : “On vous mesurera avec la mesure dont vous
mesurez.” Tout ce que nous faisons à autrui, soit en bien, soit en mal,
rejaillira inévitablement sur nous en bénédiction ou en malédiction.
Nous retrouverons tout ce que nous donnons. Les biens terrestres
que nous partageons avec nos semblables nous sont même souvent
rendus sous une forme tangible. Nous recevons fréquemment dans
un moment difficile bien plus que le quadruple de ce que nous
avons donné. Mais si nous sommes, dès ici-bas, récompensés de
nos bienfaits, c’est surtout par le sentiment toujours plus intime et
profond de l’amour de Dieu, qui réunit en lui toutes les gloires et
tous les trésors du ciel.
Mais le mal que nous avons commis nous revient de la même fa-
çon. Quiconque se permet de condamner ou de décourager quelqu’un
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passera lui aussi par le découragement. À son tour, il éprouvera ce
que d’autres ont souffert à cause de son manque de sympathie ou de
tendresse.
C’est l’amour de Dieu qui en a ainsi décidé. Il désire nous amener
à haïr la dureté de nos cœurs, afin que nous les ouvrions tout grands
pour que Jésus y habite. Et c’est ainsi que du mal sort le bien et que
ce qui semblait une malédiction devient une bénédiction.
L’idéal de la règle d’or est, en réalité, celui du christianisme
lui-même. Tout ce qui ne l’atteint pas n’est que vanité et mensonge.
Une religion qui nous permettrait de mépriser nos semblables quand
Jésus les a estimés assez précieux pour leur donner sa vie, ou de