Page 67 - Heureux ceux qui (1995)

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Le vrai mobile de la vie chrétienne
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de Macédoine. Il raconta ce que la grâce du Sauveur avait accom-
pli en eux, et d’autres se laissèrent enflammer par le même Esprit.
Écrivant aussi à l’église de Corinthe, il dit : “Ce zèle de votre part a
stimulé le plus grand nombre.”
2 Corinthiens 9 :2
.
Les paroles du Sauveur éclairent bien sa pensée. En exerçant la
charité nous ne devons pas rechercher la louange et les honneurs des
hommes. La véritable sainteté ne s’affiche pas. Ceux qui aiment les
louanges et les flatteries et s’en nourrissent comme d’un mets rare
ne sont chrétiens que de nom.
Que les bonnes œuvres des disciples du Christ glorifient celui
par la grâce et la puissance duquel elles ont pu être faites, et non pas
ceux qui n’en furent que les instruments. C’est par le Saint-Esprit
que toute bonne œuvre est accomplie et l’Esprit est donné pour
glorifier non pas celui qui reçoit, mais celui qui donne. Quand la
lumière du Sauveur fait rayonner l’âme, les lèvres s’ouvrent pour
des chants de louange et de reconnaissance envers Dieu. Nos pen-
sées pas plus que nos conversations ne doivent avoir pour thème
nos prières, l’accomplissement de notre devoir, notre générosité ou
notre renoncement. C’est Jésus qui doit être exalté : l’égoïsme doit
disparaître et alors Jésus sera tout en tous.
Nous devons donner de tout notre cœur, non pour faire étalage
de nos bonnes actions, mais par pitié et par amour pour ceux qui
souffrent. La sincérité et la vraie bonté sont des mobiles que le ciel
approuve et Dieu considère comme plus précieux que l’or d’Ophir
ceux dont l’amour est sincère et dont le cœur est tout entier à lui.
Nous ne devons pas avoir en vue une rémunération quelconque,
mais penser uniquement à notre service. Tout acte de bienveillance,
si désintéressé soit-il, n’en perdra pas pour cela sa récompense. “Et
ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra...” S’il est vrai que Dieu
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lui-même est la récompense suprême, celle qui embrasse toutes les
autres, l’âme ne peut le recevoir et en jouir que dans la mesure où
elle devient semblable à lui. Seuls les êtres semblables peuvent se
reconnaître et s’estimer. C’est lorsque nous nous donnons à lui pour
le service de l’humanité qu’à son tour Dieu se donne à nous.
Nul ne peut ouvrir son cœur au Seigneur et lui consacrer sa vie
pour transmettre au monde les bénédictions qui lui sont destinées
sans en être lui-même enrichi. Les collines et les vallons, qui offrent
un lit aux cours d’eau descendant de la montagne pour leur per-