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Jésus-Christ
comment il avait été guéri. Ils lui dirent : “Où est cet homme ? Il
répondit : Je ne sais pas.”
On le conduisit alors devant le conseil des pharisiens. On lui
demanda une fois de plus comment la vue lui avait été rendue. “Il
leur dit : Il a appliqué de la boue sur mes yeux, je me suis lavé et je
vois. Sur quoi, quelques-uns des pharisiens disaient : Cet homme
ne vient pas de Dieu, car il n’observe pas le sabbat.” Les pharisiens
comptaient démontrer que Jésus ne pouvait être le Messie puisqu’il
était un pécheur. Ils ne savaient pas que l’aveugle avait été guéri
par celui qui a institué le sabbat et qui en connaissait toutes les
obligations. Tandis qu’ils affichaient un zèle extraordinaire pour le
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sabbat ils projetaient un meurtre ce même jour. Plusieurs, cependant,
furent émus en apprenant ce miracle et comprirent que celui qui avait
ouvert les yeux de l’aveugle n’était pas un homme ordinaire. Tandis
que l’on accusait Jésus d’être un pécheur parce qu’il n’observait pas
le sabbat, eux disaient : “Comment un homme pécheur peut-il faire
de tels miracles ?”
Les rabbins s’adressèrent à l’aveugle : “Toi, que dis-tu de lui,
puisqu’il t’a ouvert les yeux ? Il répondit : C’est un prophète.” Les
pharisiens nièrent alors que cet homme fût né aveugle et qu’il eût
été guéri. On fit venir ses parents et on les interrogea : “Est-ce là
votre fils, dont vous dites qu’il est né aveugle ?”
L’homme était là, affirmant qu’il avait été aveugle et que la vue
lui avait été rendue ; les pharisiens préféraient nier l’évidence plutôt
que d’avouer leur erreur. Si puissant est le préjugé, si fallacieuse est
la justice pharisaïque !
Il ne restait qu’un espoir aux pharisiens : intimider les parents de
l’homme. Avec une feinte naïveté ils demandèrent : “Comment donc
voit-il maintenant ?” Ces gens craignirent de se compromettre, car
on avait fait courir le bruit que quiconque reconnaîtrait Jésus comme
le Christ serait exclu de la synagogue pendant trente jours, temps
pendant lequel aucun enfant ne pouvait être circoncis, aucun mort
pleuré dans la maison du coupable. On considérait cette sentence
comme une grande calamité, et si elle n’amenait pas le repentir du
coupable des peines plus sévères étaient prévues. Ils répondirent,
bien que l’œuvre magnifique accomplie en faveur de leur fils les
eût impressionnés : “Nous savons que c’est notre fils et qu’il est
né aveugle ; mais comment il voit maintenant, nous ne le savons