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Jésus-Christ
partageait son secret au sujet de la naissance de Jésus. Il ne lui
restait personne à qui confier ses espoirs et ses craintes. Les deux
derniers mois avaient été pour elle des mois de souffrance. Privée de
la présence de Jésus, dont la tendresse était son seul réconfort, elle
méditait les paroles de Siméon : “Une épée te transpercera l’âme
;
elle se souvenait des trois jours passés dans l’angoisse lorsqu’elle
avait cru son fils perdu à jamais, et, anxieuse, elle attendait son
retour.
Elle le revoit à la fête des noces. Il est toujours le fils tendre et
soumis. Pourtant ce n’est plus le même homme. Son visage, trans-
formé, porte les traces de la lutte soutenue au désert ; une expression
de dignité et de puissance révèle sa mission céleste. Il est accompa-
gné d’un groupe de jeunes hommes qui le suivent du regard, avec
respect, en l’appelant : Maître. Ces compagnons de Jésus racontent
à Marie ce qu’ils ont vu et entendu au moment du baptême et à
d’autres occasions. Et ils concluent en disant : “Nous avons trouvé
celui dont il est question dans la loi de Moïse et dans les prophètes
”
Certains hôtes, dès leur arrivée, semblent préoccupés par quelque
question d’un intérêt supérieur. Une sorte d’excitation contenue
règne bientôt dans toute la société. De petits groupes s’entretiennent
à voix basse, et des regards curieux se portent vers le fils de Marie.
En entendant le témoignage que les disciples rendent à Jésus, Marie
constate que ses espérances, longuement entretenues, ne sont pas
vaines. Elle eût été au-dessus de l’humanité si un peu de fierté
maternelle ne s’était mêlée à sa sainte joie. Voyant tant de regards
dirigés sur Jésus, elle désirait vivement qu’il donnât une preuve du
choix dont Dieu l’honorait. Elle espérait qu’une occasion lui serait
donnée d’accomplir un miracle en leur présence.
Les fêtes de noces duraient ordinairement plusieurs jours. Il se
trouva que la provision de vin fut épuisée avant la fin de la fête.
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Cette découverte occasionna de la perplexité et du regret car on
n’avait pas l’habitude de se priver de vin les jours de fête, et c’était
manquer d’hospitalité que de n’en point donner. En tant que parente
des fiancés, Marie avait participé à l’organisation de la fête ; elle
confia son souci à Jésus : “Ils n’ont pas de vin.” C’était lui suggérer
1.
Luc 2 :35
.
2.
Jean 1 :45
.