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Le sermon sur la montagne
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contempler Dieu. Le Seigneur pourra et voudra accorder le pardon
au pécheur repentant ; cependant, même après le pardon, l’âme reste
déparée. Quiconque désire discerner clairement la vérité spirituelle
doit donc éviter, avec soin, toute impureté en parole et en pensée.
Mais les paroles du Christ impliquent plus que l’absence d’im-
puretés sensuelles, ou que l’absence de souillures cérémonielles, ce
qui était la préoccupation essentielle des Juifs. L’égoïsme nous met
dans l’impossibilité de contempler Dieu. L’esprit qui se recherche
lui-même imagine Dieu à sa propre image. Tant que nous n’avons
pas renoncé à ces choses, nous ne pouvons comprendre celui qui est
Amour. Seul, le cœur désintéressé, l’esprit humble et confiant, verra
en Dieu un Etre “miséricordieux et compatissant, lent à la colère,
riche en grâce et en fidélité
.
“Heureux ceux qui procurent la paix.” C’est la vérité qui en-
gendre la paix du Christ. Cette paix est en harmonie avec Dieu. Le
monde est ennemi de la loi de Dieu ; les pécheurs sont ennemis de
leur Créateur ; en conséquence ils sont ennemis les uns des autres.
Mais le psalmiste déclare : “Grande est la paix de ceux qui aiment ta
loi : rien ne peut les faire chanceler
” Les hommes sont impuissants
à produire la paix. Les projets humains ayant pour but l’amélioration
et le progrès des individus ou de la société ne réussiront pas à établir
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la paix, parce qu’ils ne touchent pas le cœur. Seule, la grâce du
Christ est capable de créer et de maintenir la vraie paix. Quand cette
grâce s’établit dans un cœur, elle en expulse les mauvaises passions
qui occasionnent les querelles et les disputes. “Là où croissaient les
buissons s’élèvera le cyprès et à la place de l’épine croîtra le myrte” ;
“le désert et la terre désolée sont dans la joie
.
Les foules étaient frappées d’étonnement en entendant ces
choses, si différentes des préceptes et de l’exemple des pharisiens.
On en était venu à penser que le bonheur consistait dans la posses-
sion des biens de ce monde, que la célébrité et les honneurs humains
étaient dignes d’être recherchés. Etre appelé Rabbi, être loué pour
sa sagesse et sa piété, faire parade de ses vertus en public, était,
croyait-on, le bonheur suprême. Mais Jésus déclara en présence de
cette foule immense que de telles personnes ne devaient pas s’at-
8.
Exode 34 :6
.
9.
Psaumes 119 :165
.
10.
Ésaïe 55 :13 ; 35 :1
.