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Jésus-Christ
une mort ignominieuse. Il était devenu pauvre, celui qui possédait
les trésors incommensurables du ciel, afin que par sa pauvreté nous
fussions enrichis. Nous devons le suivre sur le sentier qu’il a foulé.
Aimer les âmes pour lesquelles le Christ est mort, c’est crucifier
le moi. L’enfant de Dieu doit se regarder comme un simple anneau
de la chaîne tendue d’en haut pour sauver le monde, se sentir un
avec le Christ dans son plan de miséricorde, se mettre avec lui à
la recherche de ce qui est perdu. Il faut que le chrétien se rappelle
toujours qu’il s’est consacré à Dieu et que son caractère doit révéler
le Christ au monde. Le sacrifice de soi-même, la sympathie, l’amour
qui se sont manifestés dans la vie du Christ, doivent réapparaître
dans la vie de l’ouvrier de Dieu.
“Quiconque en effet voudra sauver sa vie la perdra, mais qui-
conque perdra sa vie à cause de moi la trouvera.” L’égoïsme c’est
la mort. Aucun organe du corps ne peut vivre en se servant unique-
ment soi-même. Le cœur qui cesserait d’envoyer le sang vivifiant
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à la main et à la tête, perdrait bientôt sa force. Comme le sang qui
nous donne la vie, ainsi l’amour du Christ se répand dans toutes les
parties de son corps mystique. Nous sommes membres les uns des
autres, et l’âme qui refuse de communiquer se condamne à périr.
“Que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, si sa vie
lui est ôtée ? Ou que donnera un homme en échange de sa vie ?”
demanda Jésus.
Au-delà de la pauvreté et de l’humiliation du temps présent,
Jésus montra aux disciples son retour glorieux, quand il viendra, non
pas revêtu de la splendeur d’un trône terrestre, mais accompagné
de la gloire de Dieu et des armées célestes. “Alors, dit-il, il rendra
à chacun selon ses actions.” Ensuite, pour les encourager, il leur fit
cette promesse : “En vérité, je vous le dis, quelques-uns de ceux qui
se tiennent ici ne goûteront point la mort avant d’avoir vu le Fils de
l’homme venir dans son règne.” Mais les disciples ne comprirent
pas. La gloire leur paraissait bien éloignée. Leurs yeux restaient
fixés sur une vision plus proche, celle d’une vie terrestre dans la pau-
vreté, l’humiliation et les souffrances. Devront-ils renoncer à leurs
brillantes espérances d’un royaume messianique ? Ne verront-ils pas
leur Seigneur monter sur le trône de David ? Est-il possible que le
Christ doive vivre d’une vie humble et vagabonde, être méprisé, re-
jeté, mis à mort ? La douleur oppressait leurs cœurs, car ils aimaient