Que votre cœur ne se trouble pas
629
Pierre protesta alors avec véhémence : “Quand tu serais pour
tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi.” Il avait
déjà déclaré, dans la chambre haute : “Je donnerai ma vie pour
toi !” Jésus le prévint que, cette nuit-même, il renierait son Sauveur.
Maintenant le Christ renouvelle son avertissement : “En vérité je te
[678]
le dis, aujourd’hui cette nuit même, avant que le coq chante deux
fois, toi tu me renieras trois fois. Mais Pierre n’en affirmait que
plus fort : Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai
point. Et tous disaient de même
” Ils étaient si confiants en eux-
mêmes qu’ils osaient contredire l’affirmation renouvelée de celui
qui savait toutes choses. Ils n’étaient pas prêts en vue de l’épreuve
et ne comprendraient leur faiblesse qu’en face de la tentation.
Pierre était parfaitement sincère lorsqu’il se déclarait prêt à suivre
le Seigneur en prison et à la mort, mais il ne se connaissait pas lui-
même. Les circonstances allaient faire éclore les germes du mal
cachés dans son cœur ; à moins qu’il ne prît conscience du danger
qui le menaçait, sa ruine éternelle en résulterait. Le Sauveur aperce-
vait en lui un amour du moi et une assurance qui contrebalanceraient
même son amour pour le Christ. Beaucoup d’infirmités, de péchés
non mortifiés, d’insouciance, de tendances non sanctifiées, de dispo-
sitions à s’exposer sans nécessité à la tentation, s’étaient manifestés
dans son expérience. Par son avertissement solennel, le Christ l’invi-
tait à sonder son cœur. Pierre avait besoin de se défier de lui-même
et de posséder une foi plus profonde en Christ. S’il avait accueilli cet
avertissement avec humilité, il aurait supplié le Berger du troupeau
de garder sa brebis. Alors qu’il avait risqué d’être submergé dans
le lac de Galilée, il avait crié : “Seigneur, sauve-moi
et le Christ
lui avait tendu la main. De même il eût été gardé cette fois encore
s’il avait crié à Jésus : Sauve-moi de moi-même. Mais Pierre avait
l’impression que le Maître manquait de confiance en lui, et cela lui
paraissait une injustice. Scandalisé par ce doute, il s’obstina dans sa
fausse sécurité.
Jésus considère ses disciples avec compassion. Il ne peut leur
éviter l’épreuve, mais il ne les laisse pas sans consolation. Il leur
donne l’assurance qu’il brisera les chaînes de la mort, et que son
11.
Marc 14 :29-31
.
12.
Matthieu 14 :30
.