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Gethsémané
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effort. Comme accablé par un fardeau écrasant, il faisait entendre
des gémissements. Par deux fois ses compagnons durent le soutenir,
sans quoi il se serait écroulé sur le sol.
A l’entrée du jardin, Jésus laissa tous ses disciples, à l’exception
de trois, leur recommandant de prier pour eux et pour lui. Accompa-
gné de Pierre, Jacques et Jean, il pénétra dans le lieu le plus retiré.
Ces trois disciples, compagnons les plus intimes du Christ, avaient
contemplé sa gloire sur la montagne de la transfiguration et vu Moïse
et Elie s’entretenant avec lui ; ils avaient entendu la voix du ciel. Le
Christ désirait jouir de leur présence immédiate pendant sa grande
lutte. Ils avaient souvent passé la nuit avec lui dans cette retraite.
Après avoir veillé et prié un moment, ils s’endormaient paisiblement
à quelque distance du Maître, et celui-ci les réveillait au matin pour
retourner au travail. Mais cette fois il désirait qu’ils passassent avec
lui la nuit en prière, sans cependant vouloir leur imposer la vue de
son agonie.
“Restez ici, dit-il, et veillez avec moi.”
Il s’éloigna à quelque distance, — pas si loin qu’ils ne pussent
le voir et l’entendre, — et tomba à genoux. Il sentait que le péché le
séparait de son Père. L’abîme était si large, si noir, si profond, que
son esprit frissonnait. Il ne devait pas faire usage de sa puissance
divine pour échapper à cette agonie. En tant qu’homme il devait
supporter les conséquences du péché de l’homme ; il devait subir la
colère dont Dieu frappe la transgression.
L’attitude du Christ était bien différente de celle qu’il avait eue
auparavant. Ses souffrances trouvent leur meilleure description dans
ces paroles du prophète : “Epée, lève-toi contre mon berger, contre
l’homme dont j’ai fait mon compagnon, dit l’Eternel des armées
!”
En tant que substitut et garant de l’homme pécheur, le Christ subissait
la justice divine. Il voyait ce que signifie cette justice. Jusqu’ici il
avait intercédé pour d’autres ; maintenant il eût voulu trouver un
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intercesseur pour lui-même.
Sentant que son union avec le Père était brisée, le Christ craignait
de ne pouvoir, dans sa nature humaine, sortir victorieux du conflit
avec la puissance des ténèbres. Au désert de la tentation, la destinée
de la race humaine avait été en jeu et le Christ avait vaincu. Mainte-
2.
Zacharie 13 :7
.