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Gethsémané
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Satan, que sa mort aurait pour effet la défaite totale de celui-ci et
que le royaume de ce monde serait donné aux saints du Très-Haut. Il
lui dit qu’il pourrait contempler le fruit de ses labeurs et qu’il serait
rassasié de joie en voyant des multitudes d’êtres humains sauvés
pour l’éternité.
L’agonie du Christ n’avait pas cessé, mais il ne se sentait plus
découragé. La tempête n’était pas apaisée, mais il était assez fort
pour y résister. Il sortait de l’épreuve, calme et serein. Une paix
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céleste reposait sur son visage taché de sang. Il avait enduré ce
qu’aucun être humain ne pourra jamais endurer ; car il avait goûté
les souffrances de la mort à la place de tous les hommes.
Les disciples endormis avaient été subitement réveillés par la
lumière qui enveloppait le Sauveur. Ils virent l’ange penché sur leur
Maître prosterné, appuyer la tête du Sauveur sur sa poitrine et lui
montrer le ciel. Ils entendirent sa voix, semblable à la plus douce
musique, prononçant des paroles de consolation et d’espérance. Les
disciples se rappelèrent ce qui s’était passé sur la montagne de la
transfiguration, la gloire qui avait inondé Jésus dans le temple, et
la voix de Dieu qui s’était fait entendre, du sein de la nue. Cette
même gloire se manifestait à nouveau, dissipant toutes les craintes
qu’ils entretenaient au sujet de leur Maître. Il se trouvait sous la
protection divine ; un ange puissant avait été envoyé pour le garder.
Les disciples fatigués retombèrent sous la torpeur qui les accablait.
Une fois encore, Jésus les trouva endormis.
Les regardant avec tristesse, il leur dit : “Dormez maintenant, et
reposez-vous ! Voici, l’heure est proche où le Fils de l’homme va
être livré aux mains des pécheurs.”
En prononçant ces paroles, il entendit déjà le bruit des pas de la
populace qui le cherchait, et il dit : “Levez-vous, allons ; celui qui
me livre s’approche.” Jésus ne montrait plus aucune trace d’agonie
lorsqu’il s’avança au-devant du traître. Ayant distancé ses disciples,
il demanda : “Qui cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Jésus de
Nazareth. Il leur dit : C’est moi.” A cet instant l’ange qui était venu à
son secours se plaça entre lui et la foule. Une lumière divine éclairait
le visage du Sauveur et une forme de colombe le recouvrait. La foule
sanguinaire ne pouvait supporter la présence de cette gloire. Tous
reculèrent. Prêtres, anciens, soldats, Judas lui-même, tombèrent à
terre, comme morts.