Dans le tombeau de Joseph
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que celles qui continuaient d’envelopper l’esprit des prêtres et des
chefs. L’étoile avait reconnu le Christ à sa naissance, et conduit les
mages auprès de la crèche. Les armées célestes l’avaient reconnu et
avaient chanté ses louanges au-dessus des plaines de Bethléhem. La
mer avait reconnu sa voix, et obéi à son commandement. La maladie
et la mort avaient reconnu son autorité et restitué leurs proies. Le
soleil l’avait reconnu, et avait caché sa lumière pour ne pas voir son
angoisse mortelle. Les rochers l’avaient reconnu, et s’étaient brisés,
en entendant son cri. La nature inanimée avait reconnu le Christ et
rendu témoignage à sa divinité. Mais les prêtres et les chefs d’Israël
ne reconnaissaient pas le Fils de Dieu. Néanmoins ils éprouvaient un
certain malaise. Ils avaient réussi à mettre à mort le Christ ; mais ils
n’éprouvaient pas le sentiment de victoire auquel ils s’étaient atten-
dus. A l’heure même de leur triomphe apparent, ils étaient troublés
par des doutes au sujet de ce qui allait suivre. Ils avaient entendu
le cri : “Tout est accompli.” “Père, je remets mon esprit entre tes
mains
” Ils restaient inquiets après avoir vu les rochers se fendre et
la terre trembler. Pendant que le Christ vivait, ils avaient envié son
influence sur le peuple et ils l’enviaient même après sa mort. Ils re-
doutaient le Christ plus qu’ils ne l’avaient redouté pendant sa vie. Ils
craignaient que l’attention du peuple ne s’attachât aux événements
qui avaient accompagné la crucifixion et appréhendaient les consé-
quences de l’œuvre de ce jour. Ils n’auraient voulu, pour rien au
monde, que le corps du Christ restât sur la croix, pendant le sabbat,
ce qui eût été une profanation. Saisissant ce prétexte, les principaux
des Juifs demandèrent à Pilate de hâter la mort des victimes et de
faire enlever leurs corps, avant le coucher du soleil.
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Pilate étant de leur avis, son consentement fut donné ; on brisa
les jambes aux deux larrons afin de hâter leur mort ; mais l’on
constata que Jésus était déjà mort. Ces rudes soldats, attendris par ce
qu’ils avaient entendu et vu du Christ, s’abstinrent de lui rompre les
membres. Ainsi la loi de la Pâque se trouva observée dans l’offrande
de l’Agneau de Dieu : “Ils n’en laisseront rien pour le lendemain
matin et ils n’en briseront pas les os ; ils la célébreront conformément
à toutes les prescriptions relatives à la Pâque
”
5.
Jean 19 :30
;
Luc 23 :46
.
6.
Nombres 9 :12
.