722
Jésus-Christ
On s’efforçait de saisir la signification de la fête que l’on célébrait
à ce moment-là, ou de trouver les preuves que Jésus n’était pas ce
qu’il avait prétendu être, ou bien encore de découvrir des preuves
de sa messianité. Malgré que ces recherches fussent entreprises
avec des préoccupations différentes, la même conviction s’établis-
sait chez tous : la prophétie avait trouvé son accomplissement dans
les événements qui venaient de se produire, et le Crucifié était bien
le Rédempteur du monde. Plusieurs de ceux qui participaient à ce
service ne devaient plus jamais célébrer le rite pascal. Bon nombre
de prêtres reconnaissaient le véritable caractère de Jésus. Ce ne fut
pas en vain qu’ils sondèrent les prophéties : après sa résurrection ils
reconnurent en lui le Fils de Dieu.
Quand Nicodème vit Jésus élevé sur la croix, il se rappela les
paroles qui lui avaient été dites, de nuit, sur le mont des Oliviers :
“Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut, de même, que
[779]
le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie
éternelle
” Pendant le sabbat que le Christ passa dans le sépulcre,
Nicodème eut le temps de réfléchir. Une vive lumière éclaira son
esprit, et les paroles que Jésus lui avait dites cessèrent d’être un
mystère. Il comprit qu’il avait beaucoup perdu en ne se rattachant pas
au Sauveur pendant qu’il vivait encore. Il se rappela les événements
du Calvaire. La prière que le Christ avait fait entendre en faveur de
ses meurtriers, la réponse qu’il avait donnée à la supplication du
malfaiteur mourant, parlaient au cœur du savant sénateur. Il revoyait
le Sauveur, dans son agonie ; il entendait, à nouveau, le dernier cri :
“Tout est accompli”, qui avait retenti pareil à celui d’un conquérant.
Il revoyait la terre vacillante, les cieux obscurcis, le voile déchiré,
les rochers brisés, et sa foi triompha pour toujours. Les mêmes
événements qui avaient anéanti les espérances des disciples eurent
pour effet de convaincre Joseph et Nicodème de la divinité de Jésus.
Leurs craintes firent place au courage d’une foi ferme et inébranlable.
Jésus n’avait jamais autant attiré l’attention des foules que de-
puis qu’il était dans sa tombe. Les gens continuaient d’amener des
malades et des personnes souffrantes dans les parvis du temple,
et demandaient : Qui peut nous dire où se trouve Jésus de Naza-
reth ? On venait de très loin pour trouver celui qui avait guéri des
10.
Jean 3 :14, 15
.