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Dans le tombeau de Joseph
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malades et ressuscité des morts. De tous côtés on entendait dire :
Nous voulons voir le Christ, le Guérisseur. A cette occasion, ceux
qui présentaient les symptômes de la lèpre étaient examinés par les
prêtres. Plusieurs avaient la douleur d’entendre déclarer lépreux, soit
leurs maris, soit leurs femmes, soit leurs enfants. Ces malheureux
devaient quitter leur foyer, cesser d’être l’objet des soins de leurs
amis, et tenir tout le monde à distance en criant : Impur, impur !
Les mains bienveillantes de Jésus de Nazareth, qui n’avaient jamais
refusé l’attouchement guérisseur aux lépreux les plus repoussants,
étaient jointes sur sa poitrine. Les lèvres qui, en réponse à la sup-
plication du lépreux, avaient prononcé ces paroles consolantes : “Je
le veux, sois purifié
, étaient maintenant silencieuses. Plusieurs
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faisaient appel, mais en vain, à la pitié des principaux sacrificateurs
et des chefs pour obtenir quelque soulagement. On eût dit qu’ils
étaient décidés à obtenir que le Christ fût de nouveau vivant au mi-
lieu d’eux. Ils le réclamaient avec persistance et ne voulaient pas
se laisser congédier ; on les chassa des parvis du temple, et des sol-
dats furent placés aux portes pour refuser l’entrée aux foules qui
affluaient avec des malades et des mourants. L’espoir des affligés,
accourus pour chercher la guérison auprès du Sauveur, sombrait
dans une amère déception. Les rues retentissaient de lamentations.
Des malades mouraient faute de l’attouchement de Jésus. En vain
l’on consultait des médecins ; personne ne possédait l’habileté de
celui qui reposait dans le tombeau.
En entendant les gémissements de tant d’êtres souffrants, des
milliers de personnes comprenaient qu’une grande lumière venait de
quitter le monde. Sans le Christ, la terre n’était plus qu’obscurité et
ténèbres. Beaucoup de ceux qui avaient crié : “Crucifie-le ! Crucifie-
le !” voyaient maintenant de quelle calamité ils étaient frappés, et
si Jésus eût été encore vivant, ils eussent crié tout aussi volontiers :
Relâche-nous Jésus !
Quand le peuple eut appris que Jésus avait été mis à mort par les
prêtres, on s’enquit au sujet de cette mort, et, bien que le secret fût
gardé le mieux possible, le nom du Christ passait sur des milliers
de bouches, et partout l’on parlait de son procès, qui n’avait été
qu’une parodie, et de l’inhumanité dont avaient fait preuve ses juges.
11.
Matthieu 8 :3
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