Première tentation du Christ
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ses luttes terribles contre le chef des rebelles. Alors qu’au désert
Dieu le mettait à l’épreuve, ainsi qu’au cours de son ministère, il
ne se souciait pas de donner à Satan la preuve de sa puissance et
de démontrer qu’il était le Sauveur du monde. Sa haute situation
s’affirmait avec assez d’évidence devant Satan. Son refus de rendre à
Jésus l’honneur qui lui était dû et de reconnaître sa supériorité avait
amené Satan à se révolter contre Dieu et l’avait exclu du ciel.
Il n’entrait pas dans la mission du Christ d’exercer sa puissance
divine à son avantage, pour atténuer les souffrances dont il s’était
chargé volontairement. Du moment qu’il avait consenti à prendre la
nature humaine, il devait accepter les inconvénients, les maux, les
afflictions de la famille humaine. Il n’accomplirait aucun miracle
pour son propre compte. C’est pour en sauver d’autres qu’il était
venu. Le but de sa mission était d’apporter bienfaits, espoir et vie aux
affligés et aux opprimés. Il devait porter les fardeaux et les chagrins
de l’humanité souffrante.
Bien que souffrant cruellement de la faim, le Christ résista à la
tentation. Il repoussa Satan avec la même déclaration scripturaire
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qu’il avait donnée à Moïse au désert pour dire à l’Israël rebelle
soumis à un régime alimentaire restreint, et qui réclamait de la
viande : “L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute
parole qui sort de la bouche de Dieu.”
Matthieu 4 :4
. Par cette
affirmation comme par son exemple, le Christ voulait montrer à
l’homme que la faim de nourriture temporelle n’était pas le plus
grand malheur qui pût l’atteindre. Satan voulait faire croire à nos
premiers parents qu’en mangeant du fruit de l’arbre de la vie
ils
en retireraient un immense avantage : juste l’opposé de ce que Dieu
leur avait dit en leur défendant d’y toucher. “Mais tu ne mangeras
pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où
tu en mangeras, tu mourras.”
Genèse 2 :17
. Si Adam avait obéi, il
n’eût jamais connu besoin, douleur ou mort.
Si les hommes qui ont vécu avant le déluge avaient obéi à la
parole de Dieu, ils eussent été préservés au lieu de périr dans les
* . L’arbre dont il est question ici est évidemment l’arbre de la connaissance et non
l’arbre de vie. L’expression “de vie” est manifestement une erreur d’impression. On ne
la trouve pas dans la première édition de cet article, dans (
The Signs of the Times, du 9
juillet 1874
), ni dans la réimpression sous forme de brochure intitulée “Redemption or
the Temptation of Christ”, p. 42. —
Les compilateurs.