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Les Paraboles de Jésus
L’expérience de l’apôtre Pierre renferme une leçon qui s’ap-
plique à ces deux catégories de personnes. Au début, quand il fut
choisi pour être disciple, il se croyait fort. De même que le pha-
risien, il ne se voyait pas “comme le reste des hommes”. Lorsque
Jésus, avant d’être trahi, eut déclaré à ses disciples : “Vous serez tous
scandalisés”, Pierre, sûr de lui, répliqua : “Quand tous seraient scan-
dalisés, je ne serai pas scandalisé
” Il n’avait aucune conscience du
danger qu’il courait. Il se laissait abuser par la confiance qu’il avait
en ses propres forces. Il se croyait capable de repousser la tentation.
Mais au moment de l’épreuve, quelques heures plus tard, il renia
son Maître avec imprécations.
Lorsque le chant du coq vint lui rappeler les paroles du Christ,
Pierre, surpris et écœuré de son acte, se tourna et regarda son Maître.
Au même moment, Jésus posa sur son disciple un regard où se
lisaient à la fois la tristesse, la compassion et l’amour. Se voyant
alors tel qu’il était, Pierre s’éloigna et pleura amèrement. Ce regard
du Sauveur lui avait brisé le cœur. Pierre était arrivé à un tournant de
son expérience religieuse. Il se repentit profondément de son péché.
Dans sa contrition, il ressemblait au publicain et, comme ce dernier,
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il trouva miséricorde. Le regard de Jésus lui donnait la certitude du
pardon.
Sa propre suffisance avait disparu, et il ne se hasarda jamais plus
à des déclarations aussi présomptueuses.
Après sa résurrection, le Christ le mit à l’épreuve par trois fois :
“Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci ?”
Pierre ne s’éleva plus au-dessus de ses frères. Il s’en remit alors à
celui qui, seul, pouvait lire en son cœur : “Seigneur, tu sais toutes
choses, dit-il, tu sais que je t’aime
Il fut alors investi de sa mission, plus grande et plus délicate
que celle qu’il avait reçue jusque-là. Le Christ le chargea de paître
les brebis et les agneaux. En lui confiant ainsi la charge des âmes
pour lesquelles il avait offert sa propre vie, le Sauveur lui donna
le plus beau témoignage de confiance, le gage le plus sûr de sa
réhabilitation. Le disciple fougueux, propre juste, orgueilleux était
devenu un homme contrit et soumis. Dès lors, il suivit son Maître
7.
Marc 14 :27, 29
8.
Jean 21 :15-17