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Les Paraboles de Jésus
La Bible nous parle d’hommes qui “se vantant d’êtres sages
... sont devenus fous
. C’est l’histoire du jeune homme de notre
parabole. Il dissipe, avec des prostituées, les richesses qu’il a égoïs-
tement réclamées à son père. Il dilapide le trésor de sa jeunesse. Les
plus belles années de son existence, la force de son intelligence, les
brillantes perspectives de son jeune âge, ses aspirations spirituelles,
tout est consumé dans le feu de la convoitise.
Mais une grande famine survient, et il commence à se trouver
dans le besoin ; il se met au service d’un propriétaire du pays, qui
l’envoie paître les pourceaux. Or, pour un Juif, c’était l’emploi le
plus vil et le plus dégradant. Le jeune homme qui s’est vanté de sa
liberté se trouve maintenant réduit à l’esclavage. Il est dans la pire
des servitudes — “saisi par les liens de son péché
. Le fascinant
mirage qui l’a séduit s’est évanoui, et il sent maintenant le poids
de sa chaîne. Assis sur le sol, dans cette contrée frappée par la
famine, sans autre compagnie que celle des pourceaux, il voudrait
bien pouvoir se rassasier des caroubes que l’on donne à ces bêtes.
De tous les joyeux compagnons qui l’entouraient aux jours de sa
prospérité pour boire et manger à ses dépens, il n’en reste pas un
seul pour sympathiser avec lui. Où est maintenant sa joie tapageuse ?
Faisant taire sa conscience, engourdissant sa sensibilité, il se croyait
heureux. Mais aujourd’hui que tous ses biens ont été gaspillés, il
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souffre de la faim, son orgueil est blessé, ses facultés morales sont
amoindries et sa volonté est si affaiblie qu’il ne peut plus compter
sur elle. Tout sentiment élevé semble avoir tari en lui. Il est la plus
pitoyable des épaves humaines.
Quel tableau de la condition du pécheur ! Décidé à suivre ses
caprices et à s’adonner à des plaisirs coupables, celui-ci, malgré
les bienfaits que Dieu lui prodigue dans son amour, désire par-
dessus tout être séparé de lui. Pareil à ce fils ingrat, il se réclame
des bénédictions divines comme de la part d’héritage qui lui revient
de droit. Il les prend le plus naturellement du monde, sans songer
qu’il doit de la reconnaissance et de l’amour à son Père céleste.
Comme Caïn, fuyant la présence de l’Eternel pour aller fonder un
3.
Romains 1 :22
4.
Proverbes 5 :22