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Les Paraboles de Jésus
s’était pas soucié de celui qui s’était égaré. Il ne peut donc participer
à la joie paternelle lors du retour du prodigue. Les réjouissances
de cette fête ne trouvent aucun écho dans son cœur. La réponse du
serviteur éveille en lui des sentiments de jalousie. Il refuse d’entrer
pour souhaiter la bienvenue à son frère retrouvé, et il considère
comme une injure à sa personne la faveur dont celui-ci est l’objet.
L’orgueil et la méchanceté du fils aîné se révèlent dès que son
père essaie de le raisonner. Il invoque le fait qu’il a passé toute sa
vie dans la demeure paternelle sans récompense, et il met cette vie
en contraste avec les avantages accordés à son frère cadet. Il fait
ressortir que ces années de travail ont été celles d’un serviteur plutôt
que celles d’un fils. Alors qu’il aurait dû goûter la joie profonde de
vivre près de son père, il pensait uniquement au profit qu’il retirerait
d’une vie rangée. Ses paroles prouvent que seule cette préoccupation
l’a poussé à renoncer aux jouissances du péché. Maintenant, si son
frère doit bénéficier des largesses paternelles, il s’estime lésé dans
ses intérêts, et il lui en veut d’être l’objet de cette faveur. Il montre
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clairement que s’il avait été à la place du père, il n’aurait pas reçu le
prodigue. Il ne le reconnaît pas même pour son frère, mais le désigne
froidement comme “ton fils”.
Et pourtant, son père le traite avec tendresse : “Mon enfant, lui
dit-il, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi
” Toutes
ces années pendant lesquelles ton frère a erré loin de moi, n’as-tu
pas joui de ma présence ?
Tout ce qui pouvait contribuer au bonheur de ses enfants était à
leur entière disposition. Un fils n’a à s’inquiéter ni de donation, ni
de récompense. “Tout ce que j’ai est à toi.” Il te suffit de mon amour
et d’accepter les dons qui te sont libéralement accordés.
L’un des fils s’était volontairement éloigné de la maison pater-
nelle, pendant un certain temps, parce qu’il n’avait pas su discerner
l’amour du père. Mais maintenant il est revenu et une vague de joie
dissipe toute autre préoccupation. “Ton frère que voici était mort, et
il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.”
Le fils aîné vit-il sa mesquinerie et son ingratitude et parvint-il
à comprendre que son frère, malgré sa conduite désordonnée, n’en
restait pas moins son frère ? Finit-il par se repentir de sa jalousie
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Luc 15 :31