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Les Paraboles de Jésus
La culpabilité de ces chefs d’Israël ne ressemblait en rien à
celle du commun peuple. De solennelles obligations reposaient
sur eux. Ils s’étaient engagés à enseigner les paroles de Dieu et
à s’y conformer strictement. Cependant, ils pervertirent les saintes
Ecritures et placèrent de lourds fardeaux sur les épaules des Israélites,
imposant des cérémonies à presque chaque moment de la vie. Le
peuple vivait dans une obsession continuelle, car les règlements des
rabbins étaient trop difficiles à suivre.
Devant l’impossibilité de garder tous ces commandements hu-
mains, on finit par se relâcher aussi dans l’observation des préceptes
divins.
Le Seigneur avait appris aux enfants d’Israël qu’il était le pro-
priétaire de la vigne et que tous les biens dont ils avaient la charge
devaient servir à sa gloire. Mais les prêtres et les docteurs ne s’ac-
quittèrent pas des devoirs sacrés qui leur incombaient en tant que
dépositaires. Systématiquement, ils s’appropriaient ce que l’Eternel
leur avait confié en vue de l’avancement de son œuvre. Par leur
cupidité et leur avarice, ils étaient devenus un objet de mépris même
pour les païens, qui recevaient ainsi une fausse image du caractère
de Dieu et des lois de son royaume.
Avec un cœur de père, le Seigneur supportait les écarts de son
peuple. Il l’attirait à lui, soit en lui accordant des bénédictions, soit
en les lui retirant. Patiemment, il lui rappelait ses péchés et attendait
avec indulgence qu’il les reconnaisse. Il suscita des prophètes et
des messagers pour le rendre attentif à ses droits sur le produit de
la vigne ; mais au lieu de les recevoir, on les traita en ennemis. Les
vignerons les opprimèrent et les mirent à mort. Dieu leur envoya
d’autres serviteurs, mais ils subirent le même sort que les premiers ;
on leur voua encore une haine accrue.
Recourant à un dernier moyen, le Seigneur envoya son propre
Fils, en disant : “Ils auront du respect pour mon Fils !” Mais leur
entêtement leur avait enlevé tout scrupule, et ils se dirent l’un à
l’autre : “Voici l’héritier ; venez, tuonsle, et emparons-nous de son
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héritage
, nous aurons alors la vigne pour nous et nous ferons de
la récolte ce que bon nous semblera.
16.
Matthieu 21 :38