Page 303 - Les Paraboles de J

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La récompense de la grâce
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Ce qui fait la valeur de notre service aux yeux de Dieu, ce n’est
pas la somme de travail que nous accomplissons ni les résultats
visibles de nos efforts, mais l’esprit dans lequel nous agissons. Les
ouvriers de la onzième heure s’estimèrent heureux de l’occasion qui
leur était donnée de travailler ; leur cœur vibrait de reconnaissance
envers celui qui avait consenti à les engager. Le soir venu, lorsque
le maître leur accorda le salaire d’une journée entière, ils en furent
grandement surpris, car ils ne pensaient pas mériter autant. La bonté
qu’ils lisaient sur son visage les remplissait de joie. Jamais ils n’ou-
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blièrent sa générosité, ni le salaire inespéré qu’ils avaient reçu. Il
en est de même du pécheur qui s’est engagé à servir le Maître avec
le sentiment de son indignité, alors que la onzième heure du jour
est déjà arrivée. Son temps de service lui semble être bien court, et
il a l’impression de ne mériter aucun salaire. Mais la pensée que
Dieu l’a accepté remplit son cœur de joie. Il travaille avec humilité
et confiance, heureux d’être ouvrier avec le Christ. C’est un tel esprit
que le Seigneur se plaît à honorer.
Jésus désire que nous nous reposions sur lui sans nous inquiéter
de la récompense. La question de la rétribution passe à l’arrière-plan,
quand il habite dans nos cœurs, car ce n’est pas le mobile qui nous
fait agir. Accessoirement, il est vrai, nous devrions avoir égard à
la rémunération. Dieu désire nous voir apprécier les bénédictions
promises, mais il ne veut pas que nous soyons impatients de recevoir
la récompense, ni que nous nous attendions à une rétribution pour
chaque devoir accompli. Il nous faut faire ce qui est bien sans nous
inquiéter du gain que nous en retirerons. Le mobile de nos actions
devrait être l’amour de Dieu et du prochain.
Cette parabole n’excuse nullement ceux qui ont entendu le pre-
mier appel à entrer dans la vigne, mais qui ont négligé d’y répondre.
Quand, à la onzième heure, le maître de la maison se rendit sur la
place du marché et y rencontra des hommes inoccupés, il leur dit :
“Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire ?” Ils
lui répondirent : “C’est que personne ne nous a loués
” Aucun
des ouvriers engagés tard dans la journée ne se trouvait là le matin.
Ils n’avaient donc pas rejeté l’appel. Ceux qui refusent et qui plus
tard se repentent font certainement bien de se repentir, mais il est
23.
Matthieu 20 :6, 7