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Les Paraboles de Jésus
dangereux de prendre à la légère le premier appel de la miséricorde
divine.
Quand les ouvriers, la journée terminée, “reçurent chacun un
denier
, ceux qui avaient commencé le travail dès la pointe du
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jour en furent mécontents. N’avaient-ils pas peiné douze heures ?
N’auraient-ils pas dû obtenir plus que ceux qui n’avaient travaillé
qu’une heure, et cela dans la partie la moins chaude de la journée ?
“Ces derniers n’ont travaillé qu’une heure, disent-ils, et tu les traites à
l’égal de nous, qui avons supporté la fatigue du jour et la chaleur
“Mon ami, répondit à l’un d’eux le maître de la maison, je ne
te fais pas tort ; n’es-tu pas convenu avec moi d’un denier ? Prends
ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner à ce dernier autant qu’à
toi. Ne m’est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux ? Ou
vois-tu de mauvais œil que je sois bon ? — Ainsi les derniers seront
les premiers, et les premiers seront les derniers
Les ouvriers de la première heure représentent ceux qui, en vertu
de leur état de service, estiment avoir plus de droits que les autres.
Ils se mettent à l’ouvrage avec un sentiment de supériorité, et non
avec un esprit d’abnégation et de sacrifice. Il se peut qu’ils aient fait
profession de servir Dieu toute leur vie, qu’ils aient été les premiers
à endurer la fatigue, les privations, les épreuves ; c’est d’ailleurs la
raison pour laquelle ils prétendent mériter une forte récompense. Ils
pensent plus à celle-ci qu’au privilège d’être les serviteurs du Christ.
A leur point de vue, tous ces travaux et ces sacrifices leur donnent
droit à une rémunération plus grande que celle de leurs compagnons ;
parce qu’il n’en est pas ainsi, ils en sont scandalisés. S’ils apportaient
dans leurs activités un esprit de foi et d’amour, ils resteraient à la
première place. Mais leur esprit revendicatif n’est pas conforme à
celui du Christ et montre combien ils sont peu dignes de confiance.
Ils dévoilent ainsi leur ambition personnelle, leur doute à l’égard de
Dieu et la jalousie que leur inspire la prospérité de leurs frères. La
bonté et la libéralité du Seigneur ne sont pour eux que des occasions
de murmurer. Ils prouvent qu’ils ne sont pas en communion avec
Dieu. Ils ne connaissent pas la joie de la collaboration avec le maître
de la moisson.
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24.
Matthieu 20 :9, 10
25.
Matthieu 20 :12-16
25.
Matthieu 20 :12-16