Page 305 - Les Paraboles de J

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La récompense de la grâce
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Rien n’offense davantage notre Père qu’un esprit étroit et égoïste.
Dieu ne peut se servir de ceux qui sont animés de tels sentiments,
car ils sont insensibles à l’action du Saint-Esprit.
Les Juifs avaient été les premiers appelés à entrer dans la vigne
du Seigneur ; ils en conçurent de l’orgueil et devinrent des propres
justes. Ils considérèrent leurs longues années de service comme
leur donnant le droit de recevoir une plus grande récompense que
les autres. Ils s’exaspéraient pardessus tout lorsqu’on leur laissait
entendre que les Gentils seraient l’objet de privilèges spirituels
semblables aux leurs.
Le Christ avertit les disciples, qui avaient été les premiers appe-
lés à le suivre, de crainte qu’ils ne tombent dans le même travers.
Il vit qu’un esprit de propre justice serait une cause de faiblesse et
de malédiction pour son Eglise. Les hommes se jugeraient capables
de faire quelque chose pour mériter une place dans le royaume
des cieux. Ils s’imagineraient qu’au moment où ils auraient réalisé
certains progrès, le Seigneur leur viendrait en aide. Ainsi, ils s’oc-
cuperaient beaucoup plus d’eux-mêmes que de Jésus. Plusieurs de
ceux qui avaient fait quelques progrès allaient être enflés d’orgueil et
se croire supérieurs aux autres. Ils en recevraient avec empressement
les adulations, et veilleraient jalousement à occuper une place très
importante dans l’estime de leurs semblables. C’est contre ce danger
que le Seigneur mit en garde ses disciples.
Se vanter de ses mérites personnels est un acte déplacé. “Que le
sage ne se glorifie pas de sa sagesse, que le fort ne se glorifie pas
de sa force, que le riche ne se glorifie pas de sa richesse. Mais que
celui qui veut se glorifier se glorifie d’avoir de l’intelligence et de
me connaître, de savoir que je suis l’Eternel qui exerce la bonté, le
droit et la justice sur la terre ; car c’est à cela que je prends plaisir,
dit l’Eternel
La récompense n’est pas donnée à cause des œuvres, de crainte
que quelqu’un ne s’en prévale, mais par pure grâce : “Que dirons-
nous donc qu’Abraham, notre père, a obtenu selon la chair ? Si
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Abraham a été justifié par les œuvres, il a sujet de se glorifier, mais
non devant Dieu. Car que dit l’Ecriture ? Abraham crut à Dieu, et
cela lui fut imputé à justice. Or, à celui qui fait une œuvre, le salaire
26.
Jérémie 9 :23, 24