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Témoignages pour l’Eglise Vol. 1
Beaucoup de parents donnent de mauvaises habitudes à leurs
enfants en leur faisant manger de la viande et boire du thé et du café.
Celles-ci préparent le chemin qui conduira à désirer des stimulants
plus forts encore, comme le tabac. L’usage de ce dernier amènera
celui des liqueurs, et de telles habitudes affaibliront invariablement
le système nerveux.
Si le sens moral des chrétiens s’éveillait au sujet de la tempérance
en
toutes choses
, ils pourraient, par leur exemple et en commençant
à leur table, venir en aide à ceux qui ont de la peine à se maîtriser
et qui sont presque sans force pour résister aux exigences de leur
appétit. Les habitudes que nous acquérons en cette vie décideront
de notre destinée éternelle. Si nous nous en rendions compte, nous
nous efforcerions d’être plus stricts dans notre façon de manger et
de boire. Par notre exemple et notre empire sur nous-mêmes, nous
pouvons être le moyen de sauver beaucoup d’âmes qui se dégradent
par l’intempérance et vont jusqu’au crime et à la mort. Il est possible
à nos sœurs, en particulier, de jouer un grand rôle dans le salut de
leurs semblables en ne mettant sur leur table que des aliments sains
et nourrissants. Elles peuvent employer leur temps à éduquer les
goûts et les appétits de leurs enfants, en favorisant l’acquisition
d’habitudes de tempérance en toutes choses, en encourageant le
renoncement à soi et la bienveillance envers autrui.
Malgré l’exemple que le Christ nous a donné dans le désert de
la tentation où il a montré son pouvoir de faire taire l’appétit et de
le vaincre, il est bien des mères chrétiennes qui, par leur exemple
et leurs manières d’éduquer leurs enfants, préparent ceux-ci à deve-
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nir gourmands et, plus tard, buveurs. On permet fréquemment aux
enfants de manger ce qu’ils veulent et quand ils le veulent, sans
tenir compte de la santé. Il en est beaucoup auxquels on apprend
à être gourmands dès l’âge le plus tendre en ne refusant jamais
de satisfaire leur appétit. Aussi deviennentils très tôt dyspeptiques.
Leur intempérance dans le manger grandit en même temps qu’eux
et devient plus forte à mesure qu’ils se fortifient aussi. Leur vigueur
mentale et physique est ainsi sacrifiée à cause de l’indulgence des
parents. Ils prennent l’habitude d’aimer certains aliments dont ils ne
peuvent attendre que du mal. Le système nerveux est trop souvent
mis à contribution et l’organisme tout entier s’affaiblit.