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Chapiter 14 — Progrès de la Réforme en Angleterre
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à prêcher Jésus et Jésus-Christ crucifié ; aussi la puissance divine
se manifesta-t-elle dans leurs travaux. Des milliers de personnes,
convaincues de péché, passèrent par une conversion réelle. Et comme
il fallait que ces brebis fussent protégées des loups ravisseurs, et
qu’il n’entrait pas dans l’intention de Wesley de former une Eglise
nouvelle, il organisa ses convertis en ce qu’il appela la Branche
méthodiste.
Une dure et mystérieuse opposition du côté de l’Eglise éta-
blie attendait ces prédicateurs. Mais Dieu, dans sa sagesse, veilla
à ce que la Réforme commençât au sein même de l’Eglise. Si elle
était venue du dehors, elle n’eût pu pénétrer là où elle était surtout
nécessaire. Comme les prédicateurs du réveil étaient eux-mêmes
membres de l’Eglise, et prêchaient sous son égide partout où ils en
trouvaient l’occasion, la vérité se faisait jour dans des milieux qui
leur fussent autrement restés fermés. Ainsi, certains membres du
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clergé se réveillèrent de leur torpeur, et devinrent de zélés pasteurs
de leurs paroisses. Des églises jusque-là pétrifiées par le formalisme
renaquirent à une vie nouvelle.
Au temps de Wesley, comme dans tous les siècles, on vit l’œuvre
de Dieu s’accomplir par des hommes qui avaient reçu des dons diffé-
rents. Ils n’étaient pas d’accord sur tous les points de doctrine, mais,
comme ils étaient tous animés de l’Esprit de Dieu, ils se laissèrent
absorber par un seul et même objectif ; gagner des âmes au Sauveur.
Des divergences d’opinion faillirent un moment provoquer une rup-
ture entre Whitefield et les Wesley ; mais comme ils avaient acquis à
l’école du Seigneur un esprit d’humilité et de conciliation, la charité
triompha. Ils comprirent qu’ils n’avaient pas de temps à perdre en
controverses, alors que l’erreur et l’iniquité débordaient et que, de
toutes parts, les pécheurs allaient à la ruine.
Le chemin de ces serviteurs de Dieu était raboteux. Des hommes
influents et instruits s’opposaient à eux avec acharnement. Bientôt,
quelques membres du clergé leur manifestèrent une hostilité ouverte,
et les portes de l’Eglise se fermèrent au réveil et à ses adeptes. En
les dénonçant du haut de la chaire, le clergé déchaîna contre eux
des gens ignorants et pervers. Jean Wesley n’échappa à la mort que
grâce à des miracles répétés. Plusieurs fois, au milieu d’une populace
furieuse, alors que toute fuite semblait impossible, un ange, sous