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Chapiter 17 — Les précurseurs du matin
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Les “sentinelles” postées “sur les murs de Sion” auraient dû être
les premières à recevoir la nouvelle de la venue du Seigneur, à en
proclamer l’imminence, à exhorter leurs auditeurs à s’y préparer.
Mais, rêvant de paix et de sécurité, elles vivaient dans une douce
quiétude, tandis que le peuple sommeillait dans ses péchés. Perçant
les siècles du regard, Jésus avait vu son Eglise semblable au figuier
stérile, couvert d’un feuillage prétentieux, mais dépourvu de fruits.
On y observait ostensiblement les formes de la religion, tandis que
la vraie humilité, la conversion et la foi, seules agréables à Dieu,
faisaient défaut. Au lieu des grâces de l’Esprit, on y manifestait
l’orgueil, le formalisme, la propre justice, l’égoïsme et l’oppression.
Une Eglise refroidie fermait les yeux aux signes des temps. Dieu ne
l’avait pas abandonnée, il n’avait pas manqué de fidélité envers elle,
mais elle s’était elle-même soustraite à son amour. Ayant refusé de
se soumettre aux conditions requises, elle n’avait point bénéficié des
promesses de Dieu la concernant.
Telle est la conséquence inévitable de l’indifférence à l’égard
des privilèges que Dieu accorde aux siens. Dès que l’Eglise cesse de
marcher dans la lumière, dès qu’elle néglige d’en mettre à profit tous
les rayons et d’accomplir tous les devoirs qu’elle impose, la religion
dégénère en un formalisme exempt de piété vivante. Cette vérité s’est
maintes fois confirmée dans l’histoire de l’Eglise. Dieu demande
à son peuple des actes de foi et d’obéissance proportionnés aux
bénédictions reçues. Or l’obéissance exige un sacrifice et implique
une croix. Voilà la raison pour laquelle tant de gens qui se disaient
disciples de Jésus-Christ refusèrent la lumière du ciel et, comme
jadis les Juifs, ne connurent pas le temps où ils étaient visités
En
raison de leur orgueil et de leur incrédulité, Dieu les abandonna pour
révéler sa vérité à ceux qui, semblables aux bergers de Bethléhem
et aux mages d’Orient, avaient profité de toutes les lumières qu’ils
avaient reçues.
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[343]
1.
Luc 19 :44
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