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La Tragédie des Siècles
que Rome vienne à recouvrer son ancienne puissance, et l’on ne tar-
dera pas à voir se réveiller son esprit tyrannique et ses persécutions.
Un auteur connu s’exprime comme suit touchant l’attitude de la
hiérarchie papale à l’égard de la liberté de conscience et des dangers
que fait courir le succès de sa politique en particulier aux Etats-Unis :
“Il ne manque pas de gens enclins à attribuer au fanatisme ou
à l’enfantillage les craintes qu’inspirent les progrès frappants du
catholicisme aux Etats-Unis. Ces personnes ne voient rien dans le
caractère et l’attitude du romanisme qui soit contraire à nos libres
institutions, et elles n’aperçoivent rien de bien menaçant dans ses
progrès. Comparons donc quelques-uns des principes fondamentaux
de notre gouvernement avec ceux de l’Eglise catholique.
”La Constitution des Etats-Unis garantit la
liberté de conscience
.
Rien n’est plus précieux ni plus fondamental. Le pape Pie IX, dans
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son encyclique du 15 août 1854, dit ceci : “Les doctrines absurdes,
erronées ou extravagantes favorables à la liberté de conscience sont
une erreur pestilentielle, une peste des plus redoutables pour un
Etat.” Le même pape, dans son encyclique du 8 décembre 1864,
“anathématise ceux qui réclament la liberté de conscience et de
culte”, ainsi que “ceux qui dénient à l’Eglise le droit de se servir de
la force”.
”Le ton pacifique de Rome aux Etats-Unis n’implique pas né-
cessairement un changement de convictions. Elle est tolérante là
où elle est impuissante. L’évêque O’Connor a dit : “La liberté re-
ligieuse n’est tolérée que jusqu’au moment où l’on pourra faire le
contraire sans péril pour le monde catholique.” L’archevêque de
Saint-Louis dit, d’autre part : “L’hérésie et l’incrédulité sont des
crimes ; aussi, dans des pays chrétiens, comme l’Italie et l’Espagne,
par exemple, où chacun est catholique, et où la religion catholique
fait essentiellement partie des lois, elles sont punies à l’égal des
autres crimes.”
”Tout cardinal, archevêque et évêque de l’Eglise catholique prête
au pape un serment de fidélité, serment dans lequel se trouvent les
paroles suivantes : “Je persécuterai et poursuivrai de toutes mes
forces les hérétiques, les schismatiques, et tous les rebelles à notre
dit seigneur [le pape] ou à ses successeurs
””
1. Dr Josiah Strong,
Our Country
, ch. V.