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Appendice
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”Cette histoire dégouttante de sang et de meurtre, pleine de
gibets, de roues et de galères,
produisit le mépris de toute religion
,
des vainqueurs comme des vaincus ; le carnage continua par habitude
quand le fanatisme fut rassasié. La régence vint ;
elle fit une nation
athée
. Mais le XVIIIe siècle continua de massacrer, de pendre,
d’étrangler, par amusement. ...
Ainsi la Terreur a été le legs fatal de l’histoire de France
.
Note de l’auteur
. — J’ai déjà marqué cette tradition dans
Le
Christianisme et la Révolution française
, 1845, et dans la
Philoso-
phie de l’Histoire de France
, 1854.”
(La Révolution
, tome II.)
C’est nous qui soulignons dans les trois derniers paragraphes.
Pour bien apprécier la justesse de ce legs fatal, il faut savoir ce
que furent les dragonnades, ce que fut la Révocation de l’Edit de
Nantes. Aussi croyons-nous utile de signaler au lecteur le tableau
d’ensemble clair, précis, poignant dans sa simplicité, qu’en donne
l’
Histoire des Protestants de France
, par Charles Bost, pasteur au
Havre (éd. de la
Cause
, Neuilly-sur-Seine, 1925, p. 79-126).
Quelques mois avant de mourir, en 1715, Louis XIV déclara
officiellement que tous les anciens protestants du royaume étaient
censés avoir abjuré. Et cependant, après tous ses “revers, voyant la
monarchie dépérir en ses mains décrépites, et sortant enfin de son
long aveuglement, il rappela à ses conseillers, laïques et ecclésias-
tiques,
qu’il n’avait rien fait ni décidé, en matière de religion, que
d’après leurs avis, et que ce serait à eux, à Le Tellier
[son confesseur
jésuite]
et aux cardinaux, à répondre devant Dieu des erreurs qu’il
avait pu commettre
”. (Chastel,
Histoire du Christianisme
, tome IV,
page 203.)
Page 287. DATES PROPHETIQUES. — Voir note pour la page
355.
Page 288. LA GUERRE A LA BIBLE AU MOYEN AGE. —
“Le décret de Toulouse, 1229, ... établissait le tribunal affreux de
[752]
l’inquisition contre tous les lecteurs de la Bible en langue vulgaire.
C’était un décret de feu, de sang et de dévastation. Dans ses chapitres
III, IV, V et VI, il ordonnait qu’on détruisît entièrement jusqu’aux
maisons, aux plus humbles cachettes et même aux retraites souter-
raines des hommes convaincus de posséder les Ecritures, qu’on les
poursuivît jusque dans leurs forêts et les antres de la terre, qu’on
punît même sévèrement jusqu’à leurs receleurs.” En conséquence,