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La Tragédie des Siècles
l’Ecriture “fut prohibée partout ; elle disparut en quelque sorte de
dessus la terre, elle descendit au sépulcre. ... Ces décrets de mort
promulgués d’abord au concile de Toulouse [furent] suivis durant
500 années d’innombrables supplices où le sang des saints coula
comme de l’eau.” (L. Gaussen,
Le Canon des Saintes Ecritures
,
tome II, ch. VII, sec. 5, thèse 561, et ch. XIII, sec. 2, thèse 641, par.
2.) Voir E. Petavel,
La Bible en France
, ch. II, par. 3, 8-10, 13, 21
(édition de Paris, 1864) ; D. Lortsch,
Histoire de la Bible en France
,
ch. II et III, p. 12-44. Paris et Genève, 1910.
Page 291. UN PEUPLE ATHEE ET LICENCIEUX EN 1793.
— Paroles de sir Walter Scott, dans sa
Vie de Napoléon Bonaparte
.
La seconde citation est tirée de
Blackwood’s Magazine
, numéro de
novembre 1870. La troisième, au bas de la même page est encore
de Walter Scott,
Ouv. cité
. Comme on l’a vu à la note pour la page
286, cette vague d’incrédulité et d’immoralité qui submergeait tout
un peuple avait des causes lointaines et bien précises. Voici encore
quelques témoignages à l’appui de cette thèse :
“La France, écrit Paul Seippel, se saigna du meilleur de son sang
et l’infusa aux nations voisines pour leur plus grand bien. Par les
lois de l’hérédité, cet affaiblissement se fera sentir sur tout le cours
de son histoire.”
(Les Deux Frances.)
“Depuis plus d’un siècle, a dit M. Brunetière, [les protestants]
représentaient la substance morale de la France. ... N’avoir pas senti
ce qu’il y avait de force et de vertu morale dans le protestantisme,
avoir sacrifié au règne de l’unité extérieure et apparente la plus
substantielle des réalités, n’avoir pas compris que tout ce qu’on
entreprenait contre le protestantisme, on l’accomplissait au profit du
déisme et du libertinage, voilà ce qu’on ne saurait trop reprocher à
la mémoire de Louis XIV [ou plutôt à celle du clergé influencé par
la cour de Rome].” (Cité par Bonnet-Maury,
Idem
.)
“... Epoque de démoralisation profonde et de scandaleuse incré-
dulité, dit Vulliet. L’exemple était parti de France, et nulle part le
désordre moral ne se montra aussi grand. Mais la contagion se répan-
dit cependant dans tout l’Occident, préparant les terribles calamités
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qui devaient affliger l’Europe vers la fin du XVIIIe siècle.”
“A la vue de pareils scandales, donnés par l’élite de la société
française, on se demande s’il aurait été possible que de tels faits ne
rendissent pas incrédule la génération qui en était témoin. Comment