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La Tragédie des Siècles
la plus délicate, et qui vante la clémence et la douceur de Louis”.
(Quelques pages de l’
Histoire des Huguenots
, par Eugène Bersier,
Paris, Fischbacher, 1891, p. 120.)
Page 294. GLORIFICATION DU MASSACRE DE LA SAINT-
BARTHELEMY. — Cité de Henry White,
The Massacre of St Bar-
tholomew
.
Faits incontestables. “La municipalité de Paris donna des gratifi-
cations aux archers qui avaient aidé au massacre, ... aux fossoyeurs,
pour avoir enterré depuis huit jours onze cents corps ou environ ;
enfin elle fit frapper des médailles pour mémoire du jour de Saint-
Barthélemy.” (
Dict. adm. et histor.
, par F. et L. Lazare, 1855. Cité
par Duruy,
Hist. de France
, tome II, p. 36, note. Paris, 1876.) Voir
une importante bibliographie sur le sujet dans l’
Encyclopédie des
Sciences religieuses
, par Lichtenberger.
“La nouvelle de la tuerie de Paris fut immédiatement portée à
Rome, où le cardinal de Lorraine déclara qu’il l’avait conseillée
depuis plusieurs mois. Le pape, qui crut à une conspiration hugue-
note, ordonna des actions de grâces. Il fit exécuter un tableau de la
scène et frapper une médaille commémorative. Rentré en France, le
cardinal de Lorraine, au nom du clergé du royaume, félicita publi-
quement le roi de son acte ; il lui remit, de la part de l’Eglise, à titre
de remerciements, un don d’argent considérable, avec, en plus, 800
000 livres pour Henri d’Anjou.” (Ch. Bost,
Histoire des Protestants
de France
, p. 66.)
Page 294. ECRASEZ L’INFAME. — Confondant — comme
aujourd’hui encore — le pur Evangile avec la superstition et le des-
potisme clérical, les incrédules de la fin du XVIIIe siècle attaquèrent
la religion chrétienne avec une violence inouïe.
“Voltaire, en parlant de Jésus-Christ et de sa religion, disait habi-
tuellement à ses amis : “Ecrasez l’infâme”, et, écrivant à d’Alembert
pour l’animer contre le christianisme, il lui mandait (lettre du 18
mai 1762) : “Il faut qu’il y ait cent mains invisibles qui percent le
monstre, et qu’il tombe enfin sous mille coups redoublés.””
(Crimes
de la Révolution française
, par un curé, Paris, 1820, p. 109.)
“Pendant plus de vingt ans, dit l’abbé Pagès, on entend Voltaire
crier sans répit à ses disciples :
“Ecrasons l’infâme”
”, c’est-à-dire
le christianisme, qu’il nomme aussi l’erreur, le préjugé, le fanatisme,
la superstition, le colosse, le monstre, etc.
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