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La Tragédie des Siècles
“Le club du Musée annonce [à la Convention] que les citoyens de
cette section ont fait justice de
tous les livres de la superstition et du
mensonge
. Bréviaires, livres de prières, ANCIENS ET NOUVEAUX
TESTAMENTS ont expié, dans un grand feu, les folies qu’ils ont
fait commettre au genre humain.”
Un peu plus loin, le même journal raconte qu’à Lyon, après avoir
fait boire du vin à un âne en parodie de la sainte Cène, on lui fit
traîner UNE BIBLE par les rues.
“N’a-t-on pas vu pousser l’impiété jusqu’à contraindre qu’on
livrât LES LIVRES SAINTS et liturgiques pour être brûlés publi-
[758]
quement ?” (
Crimes de la Révolution française
, par un curé, Paris,
1820, p. 106.)
Voilà comment la “Bête qui monte de l’abîme”, devait faire “la
guerre aux deux témoins, et les vaincre, et les tuer” ; et comment
leurs corps morts devaient “demeurer étendus dans la place de la
grande cité”.
Apocalypse 11 :7, 8
.
LA MORT DES DEUX TEMOINS, D’APRES JURIEU. —
Dans son livre :
L’Accomplissement des prophéties
, publié à Rotter-
dam en 1686, (vol. II, p. 175), Pierre Jurieu commente en ces termes
le (
verset 8
) d’Apocalypse chapter 11 :
“Il est à observer qu’il n’y a pas dans le texte
sur les places,
au pluriel
, comme dans notre version française ; il y a
sur la place
,
au singulier. Et je ne saurais m’empêcher de croire que ceci a un
particulier égard A LA FRANCE, qui est assurément aujourd’hui
la plus éminente des provinces de l’Empire du Papisme. Son roi
s’appelle le Fils aîné de l’Eglise, le Roy
très chrétien
, c’est-à-dire
très papiste, d’après la langue de Rome. Ce sont les rois de France
qui ont fait grands les papes par leurs libéralités. C’est l’Etat de
l’Europe aujourd’hui le plus florissant. C’est, en un mot,
la place
de la grande cité
. Et je crois que c’est PARTICULIEREMENT EN
FRANCE que les témoins doivent demeurer morts ; c’est-à-dire que
LA PROFESSION DE LA VERITABLE RELIGION DOIT ETRE
ENTIEREMENT ABOLIE. ... LA VERITE SERA MISE A MORT,
mais elle ne sera pas ensevelie. La sépulture est un degré au-delà de
la mort, elle est toujours conjointe avec la corruption et la destruction
totale.”
L’auteur de cette étonnante interprétation faite cent sept ans avant
l’événement, naquit près de Blois, en 1637, et mourut en 1713, à