Page 631 - La Trag

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Appendice
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patrouilles, si, pour la franchir, il n’avait pas fallu risquer sa vie,
déguisé, errant la nuit, en plein hiver, à travers les coups de fusil,
décidé à se sauver coûte que coûte, pour aller, en Suisse, en Italie,
en Allemagne et jusqu’en Hongrie, chercher la sécurité et le droit
de prier Dieu à leur façon. — Si quelqu’un des exilés ou déportés
se hasarde à rentrer, on le traque comme une bête fauve : sitôt pris,
sitôt guillotiné.” (Quinet,
Ouvrage cité
, p. 116.)
Page 305. ATROCITES COMMISES SOUS LA TERREUR.
— “Quelque temps avant Thermidor, dit le représentant Beaulieu,
le nombre des détenus s’élevait à près de quatre cent mille ; c’est
ce qui résulte des listes et des registres qui étaient alors au Comité
de Sûreté générale.” Edgar Quinet dépeint la barbarie avec laquelle
étaient traités ces malheureux prisonniers, qui expiaient en quelque
sorte, et sans le savoir, les cruautés que leurs pères avaient infligées,
des siècles durant, au peuple de Dieu.
(Ouvrage cité
, p. 122-124.)
“... Le meurtre après jugement ou sans jugement — 178 tribu-
naux, dont 40 sont ambulants, prononcent, dans toutes les parties du
territoire, des condamnations à mort, qui sont exécutées sur place et
à l’instant. Du 10 avril 1793 au 9 Thermidor An II, celui de Paris fait
guillotiner 2625 personnes, et les juges de province travaillent aussi
bien que les juges de Paris. ... Le relevé de ces meurtres n’est pas
complet, mais on en a compté dix-sept mille, “la plupart accomplis
sans formalité, ni preuve”.” (Quinet,
Idem
, p. 126.)
Page 309. LA REHABILITATION ET LA DIFFUSION DES
ECRITURES. — En novembre 1818, se constituait, avec l’autori-
sation du gouvernement, la Société biblique protestante de Paris,
le marquis de Jaucourt étant nommé président, et le duc Decaze,
[763]
premier ministre, ayant souscrit pour mille francs. — En 1846, le
ministre de la guerre fit transporter gratuitement les Bibles et les
Nouveaux Testaments envoyés aux troupes d’Algérie. — En 1833,
se fondait, également à Paris, la Société biblique française et étran-
gère, dont le travail de trente-deux ans accusa la distribution de 750
000 volumes et une dépense totale de 2 400 000 francs. En 1864,
elle fusionnait avec la Société biblique de France, fondée la même
année.
Dès 1820, la Société biblique, britannique et étrangère — qui
collaborait depuis 1804 à la diffusion de la Bible en France —
ouvrait à Paris une Agence française, dont l’activité ne tarda pas à