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La Tragédie des Siècles
éclipser celle des Sociétés parallèles, grâce à l’emploi d’un nombre
grandissant de colporteurs ; en trente années — de 1833 à 1866
— le chiffre total des colporteurs engagés fut de 1800. En 1909,
ladite société avait répandu en France, depuis 1804, 13 143 031
volumes, dont 5 844 643 par le colportage. En fait de distributions
gratuites, la même Société a envoyé 71 612 Nouveaux Testaments
aux soldats français pendant la guerre de Crimée, et un million de
volumes aux soldats français et allemands pendant la guerre de
1870. Elle a distribué 400 000 Evangiles à l’Exposition universelle
de Paris, en 1900, 35 000 aux victimes des inondations de 1910, etc.
— Faits intéressants à noter : en 1831, le ministre de l’Instruction
publique lui avait commandé 20 000 Nouveaux Testaments pour être
employés dans les écoles comme livres de classe, et les avait payés 10
000 francs. L’année suivante, les membres du Conseil royal avaient
demandé, aux mêmes conditions, 20 000 Nouveaux Testaments, et
un membre de ce conseil, inspecteur des écoles primaires, en avait
demandé 20 000 autres pour être distribués dans les écoles de seize
départements.
En 1804, selon M. William Canton, de la Société biblique, bri-
tannique et étrangère, tous les exemplaires des Ecritures en existence
dans le monde entier, en y faisant entrer les manuscrits en toutes
langues, ne s’élevaient pas au-dessus de quatre millions. Les diffé-
rentes langues représentées dans ces exemplaires, en comptant les
langues mortes, telles que le mœuso-gothique d’Ulfilas et l’anglo-
saxon de Bède, étaient au nombre de cinquante environ. Cent ans
plus tard, à la fin de son premier centenaire, la Société biblique
britannique et étrangère pouvait rapporter une distribution totale,
pour cette seule Société, de 186 680 101 exemplaires de Bibles,
Testaments ou portions des Ecritures. Ce total s’élevait, en 1910, à
plus de 220 000 000 d’exemplaires, répartis en quelque quatre cents
langues différentes.
Il faut ajouter à ce total les millions d’exemplaires des Ecri-
tures ou portions des Ecritures répandus en différentes langues par
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d’autres Sociétés bibliques ou maisons de commerce. La Société bi-
blique américaine — fille aînée de la Société mère, celle de Londres
— rapportait, au cours des 90 premières années de son activité, une
distribution totale de 87 296 182 exemplaires. Selon une évaluation
des plus modérées, quelque six millions d’exemplaires des Ecritures