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La Tragédie des Siècles
vendant les livres de Luther et de ses amis. L’Allemagne fut bientôt
couverte de ces hardis colporteurs.”
Ces écrits étaient étudiés avec avidité par riches et pauvres, sa-
vants et ignorants. Le soir, les instituteurs des écoles de village les
lisaient à haute voix aux groupes attentifs qui se réunissaient au coin
du feu. Partout des âmes étaient gagnées à la vérité et s’empressaient
de la communiquer à d’autres.
Ainsi se justifiaient ces paroles inspirées : “La révélation de tes
paroles éclaire, elle donne de l’intelligence aux simples
” L’étude
des Ecritures transformait complètement les esprits et les cœurs.
La domination du pape avait tenu le peuple sous le joug de fer
de l’ignorance et de la dégradation et l’avait asservi à l’observa-
tion superstitieuse d’un culte extérieur où le cœur et l’intelligence
n’avaient qu’une petite part. La prédication de Luther, en revanche,
qui mettait en relief les vérités simples de la Parole de Dieu, puis
cette Parole elle-même placée entre toutes les mains éveillaient les
facultés engourdies, purifiaient et ennoblissaient la nature spirituelle
de l’homme et communiquaient à l’intelligence une force et une
vigueur nouvelles.
On pouvait voir des personnes de tous rangs qui, les Ecritures
en main, défendaient les doctrines de la Réforme. Les papistes, qui
avaient laissé aux prêtres et aux moines le monopole de l’étude de
la Bible, invitaient maintenant ces derniers à réfuter les nouveaux
enseignements. Mais, ignorant les saintes Ecritures et la puissance
de Dieu, le clergé et les religieux étaient réduits au silence par
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ceux qu’ils taxaient d’ignorance et d’hérésie. “Malheureusement,
disait un auteur catholique, Luther avait persuadé les siens qu’il ne
fallait ajouter foi qu’aux oracles des livres saints.” Des foules se
réunissaient pour entendre la vérité présentée par des hommes du
commun peuple, et même pour les entendre discuter avec des savants
et d’éloquents théologiens. La honteuse ignorance de ces grands
hommes était mise à nu par la réfutation de leurs arguments à l’aide
de simples enseignements de la Parole de Dieu. Des ouvriers, des
soldats, des femmes et des enfants connaissaient mieux les Ecritures
que les prêtres et les savants.
1.
Psaumes 119 :130
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