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Chapiter 15 — La Bible et la Révolution française
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dans toutes les parties de la France. Soixante-dix mille âmes environ,
la fleur de la nation, périrent.
[294]
“Quand la nouvelle de ce crime parvint à Rome, la joie du clergé
ne connut pas de bornes. Le cardinal de Lorraine récompensa le
messager d’un don de mille couronnes ; le canon de Saint-Ange
se fit entendre en signe de joyeux salut ; les cloches de toutes les
églises sonnèrent à toute volée ; les feux de joie transformèrent
la nuit en jour ; et Grégoire XIII, accompagné des cardinaux et
d’autres dignitaires ecclésiastiques, se rendit en procession à l’église
de Saint-Louis, où le cardinal de Lorraine chanta le
Te Deum
. ...
Une médaille fut frappée pour commémorer l’événement. Le pape
Grégoire envoya la Rose d’or à Charles IX et, quatre mois après, ... il
écoutait complaisamment le sermon d’un prêtre français célébrant ce
jour de joie et d’allégresse où le Saint-Père reçut l’heureuse nouvelle,
et alla solennellement en rendre grâces à Dieu et à Saint Louis
” On
peut encore voir au Vatican les trois fresques de Vasari représentant
le meurtre de Coligny, le roi décidant le massacre en conseil, et le
massacre lui-même.
L’esprit infernal qui poussa à la Saint-Barthélemy présida aussi
aux scènes de la Révolution. Jésus-Christ y fut déclaré un imposteur,
et le cri de ralliement des incrédules qui le désignaient était : “Ecra-
sons l’infâme
” Le blasphème et la luxure marchaient de pair ; des
hommes abjects, des monstres de cruauté et de vice étaient comblés
d’honneur : hommage suprême rendu à Satan, tandis que Jésus-
Christ, la personnification de la vérité, de la pureté et de l’amour
désintéressé, était crucifié à nouveau.
“La bête qui monte de l’abîme leur fera la guerre ; elle les vaincra
et les tuera.”
Comme on vient de le voir, la puissance athée qui gouverna la
France sous la Révolution et le règne de la Terreur livra en effet
à Dieu et à sa Parole une guerre sans précédent dans l’histoire.
L’Assemblée nationale abolit le culte de la divinité. Les exemplaires
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de la sainte Ecriture furent ramassés et brûlés publiquement avec
toutes les marques du mépris. La loi de Dieu était foulée aux pieds.
La célébration publique du culte chrétien, du baptême et de la cène
1. Voir Appendice.
1. Voir Appendice.