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Chapiter 35 — Les visées de la papauté
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yeux de Dieu, toute pensée et tout sentiment de sympathie envers
leurs semblables.
Celui qui désire prendre sur le vif la cruauté de Satan manifestée
des siècles durant, non pas chez ceux qui n’ont jamais entendu parler
de Dieu, mais au centre même de la chrétienté, n’a qu’à lire l’histoire
du romanisme. C’est par ce système colossal de séduction que le
prince des ténèbres a réalisé son dessein de déshonorer Dieu et de
plonger les hommes dans le malheur. En voyant comme il a réussi
à se déguiser et à atteindre son but par les chefs de la hiérarchie
romaine, on comprend mieux son antipathie pour les Ecritures. En
effet, la Bible révèle à ceux qui la lisent la miséricorde et l’amour
de Dieu ; elle les amène à comprendre que le Père céleste n’im-
pose à l’homme aucune de ces souffrances, mais qu’il lui demande
seulement un cœur humilié et contrit, un esprit humble et obéissant.
La vie de Jésus ne montre pas que, pour se préparer à aller au
ciel, il soit utile de s’enfermer dans un monastère. Le Christ n’a
jamais demandé à ses disciples d’étouffer les sentiments d’affection
et de sympathie. Son cœur débordait d’amour. Plus on approche de
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la perfection morale, plus on devient sensible, plus on a le sentiment
de son péché, plus grande est la sympathie qu’on éprouve pour les
affligés. Le pape se dit le vicaire de Jésus-Christ ; mais en quoi son
caractère se rapproche-t-il de celui du Sauveur ? Le Christ a-t-il
jamais fait emprisonner ou torturer des gens pour ne l’avoir pas
reconnu comme Roi du ciel ? A-t-il jamais condamné à mort ceux
qui ne le recevaient pas ? Lorsqu’un jour un village samaritain refusa
l’hospitalité à Jésus, l’apôtre Jean, rempli d’indignation, s’écria :
“Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du
ciel et les consume ?” Jésus, jetant sur son disciple égaré un regard
de compassion, lui répondit : “Le Fils de l’homme est venu, non
pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver
” Combien
différents sont les sentiments de son soi-disant vicaire !
L’Eglise romaine se présente aujourd’hui devant le monde sous
un air de candide innocence et couvre d’apologies le récit de ses
cruautés. Mais sous sa livrée chrétienne, elle est inchangée. Tous
les principes professés autrefois par la papauté sont encore les siens.
Elle conserve des doctrines inventées dans les siècles les plus en-
1.
Luc 9 :54, 56
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